Pourquoi l’Uruguay a besoin du Brésil

le président Mujica Avec le renforcement du protectionnisme argentin et les difficultés actuelles des membres du Mercosur à accorder leurs violons, Mujica considère son voisin brésilien comme « un partenaire stratégique et économique » avec lequel il est urgent de consolider les liens. Avec une monnaie forte pour les deux pays, la compétitivité à l’exportation est de moins en moins évidente tandis que les produits à bas coûts venant de pays comme la Chine commencent à envahir le marché brésilien et uruguayen.

Il est donc temps pour Mujica de tirer la sonnette d’alarme et de former une vraie alliance économique avec le Brésil. Sa relation avec Dilma Rousseff pourrait favoriser ce rapprochement. Ils ont tous les deux eu des activités de guérilleros dans les années 70 et sont d’accord pour que l’amérique du sud devienne une puissance économique forte et unifiée au niveau mondial.

Les accords possibles au niveau de la coopération économique entre les deux pays sont nombreux : tout d’abord dans le domaine naval où les bâtiments construits par l’Uruguay sont compatibles avec les forts investissements brésiliens dans le domaine pétrolier. Le géant Pétrobras ne verrait pas d’un mauvais œil un rapprochement avec l’industrie navale uruguayenne. Les intérêts communs du Brésil et de l’Uruguay sont également partagés dans les secteurs des biotechnologies, pharmaceutiques et des énergies vertes. Les deux pays ont ainsi développé des alternatives énergétiques comme le biocarburant ou les éoliennes.

Les nouvelles technologies dans le secteur des communications suscite l’intérêt uruguayen, capable d’apporter au marché brésilien de la télévision numérique son aide au niveau des logiciels pour l’audiovisuel. Le sénateur uruguayen Sergio Abreu explique la position que va prendre José Mujica lors de sa venue à Brasilia : « le Brésil doit comprendre que l’Argentine nous enferme dans sa logique protectionniste. Nous avons besoin de nous ouvrir à d’autres marchés, que ce soit au Brésil mais aussi vers d’autres pays qui n’appartiennent pas au Mercosur. La réponse de Mme Rousseff sera importante car elle déterminera si nos produits ont l’opportunité d’être exporté vers le Brésil. »

Tandis que les exportations vers l’Argentine ont baissé de 3,77% pour le 1er trimestre 2012, les exportations uruguayennes vers le Brésil ont augmenté de 11% pour la même période. Le Brésil est aujourd’hui le principal partenaire économique de l’Uruguay.
Ricardo Bellone