Technique et stratégie

Publié le 04 avril 2012 par Chapitre5.com

L’ embuscade (signalée dans notre post précédent) préparée via Londres contre d’ éventuelles « folies socialistes » a été éventée. Des media étrangers (bien sur) l’ont publiée à la une. Elle demeure pourtant en place. Du coup, pour convaincre de son sérieux les électeurs moins hexagonaux que de coutume, et rassurer nos partenaires de l’ UE et du FMI,  le PS français a publié une feuille de route pour justifier ses premières dépenses en cas de succès. Mais qui le croira? Le risque politique du marché français demeure. 

Reprise aux USA, comme toujours avant une élection présidentielle. Le chômage baisse et l’immobilier semble se stabiliser. La Fed a bien  fait son devoir, comme déjà indiqué ici. Mais aucun des gros problèmes US n’est fixé ni même posé devant les électeurs. Ce sera pour le début de 2013. Et ce sera dur, parce que ce ne pourra pas être autrement: il faut remonter 10 ans de mauvaises habitudes fiscales et financières. Ici, nous avons indiqué ce calendrier depuis juste I an: les grandes familles qui contrôlent la Fed et les grandes banques ont été protégées de la déconfiture et de la perte de leur pouvoir. Le système financier a fait de gigantesques profits avec les quels il a reconstitué ses fonds propres.  Du temps a été gagné, au prix d’un endettement massif mais on a évité la grande dépression. Maintenant, elles laisseront les mains libres à la Fed pour rétablir les équilibres budgétaires. Moral ou pas, c’est la loi de ce monde…

De plus, la Chine y pousse: elle a fait savoir bruyamment son opposition à un QE3. Elle, a plus de moyens pour défendre ses réserves de change que nos grands parents ruinés par l’ inflation et leur confiance dans les papiers  à revenu fixe d’Etat ou garantis par lui.  Déjà, du jour au lendemain, les directeurs de la Fed ne parlent plus de QE3. Au contraire selon Bloomberg de ce jour! Ce seront donc le consommateur et le travailleur US qui feront les frais du retour à l’ orthodoxie budgétaire. Non pas les créanciers en bons du trésor/$. M. Bernanke le laisse déjà entendre. A moins que l’Europe sans vraie capacité à mener une stratégie autonome n’en fasse aussi  les frais. 

En France, l’ annonce que les banques ont diminué leurs prêts immobiliers de 40% depuis le début 2012, alors qu’elle regorgent d’argent payé 1%  , est un signe lourd de déprime. Qui confirme que notre situation est comparable à celle des USA: le plus dur reste à faire. 

Seule bonne nouvelle: l’ Asie a des problèmes que nous aimerions avoir: une croissance à seulement 5/7% ! Les grandes multinationales de la technologie y investissent et y gagnent beaucoup. Il faut les privilégier dans un stratégie de portefeuille.

A priori, rien de bon pour les actions, ni les obligations à partir de Novembre prochain. Ni pour Paris pour les semaines prochaines. Déjà l’ analyse technique indique un fort risque de repli technique sur les principaux marchés du monde, après 3 mois de hausse. Elle est déjà suffisante, si on prend ses bénéfices, pour satisfaire le client avec un bon résultat de gestion 2012. Y a-t’il une raison de rester investis, sauf dans des situations spéciales? 

L’expérience des grands cycles boursiers dans un marché en baisse séculaire (longue) indique qu’il y a toujours 3 creux avant le bottom final. Le 1er: 2001 avec la crise des dotcoms: on n’ a toujours pas retrouvé le niveau de l’ époque. Le 2nd en 2009 avec la déconfiture du système financier US et la panique générale. Le 3éme est à venir. Il sera le dernier du cycle et fournira l’ occasion historique d’acheter. …si on a des liquidités. Il n’ a pas besoin d’aller bien loin: 20% semblent appropriés, soit un cac vers les mêmes creux déjà testés depuis 5 ans.  Car dans les démocraties, on finit par prendre les mesures impopulaires refusées dans la démagogie électorale , et celles-ci corrigent la situation comme l’observait Kondratieff en 1929 ( ce qui lui valut un exil en Sibérie…).

Donc pour les gestions fondamentales, optimisme: la sortie du tunnel est en vue. « Tenez votre poudre sèche ».