19 ans après le premier opus développé par Bullfrog Productions, c’est au tour de Starbreeze (Chroniques de Riddick) de reprendre Syndicate à la sauce FPS action pour nous plonger dans un univers cyberpunk purifié et impressionnant. Tout semble être propice pour faire de Syndicate un excellent jeu. Les développeurs ont-ils réussi à explorer le genre futuriste de manière adéquate?
L'univers cyberpunk participe vraiment bien à l'ambiance générale.
2069, New York. Le monde a changé et est gouverné par des corporations comme Eurocorp, la société pour laquelle le héro, Miles Kilo, travaille. Ces sociétés puissantes imposent leurs décisions et sont prêtes à tout pour affirmer leur domination grâce à des armes et des agents, dont fait parti Kilo La guerre entre Syndicate, ces corporations, fait rage et il va devoir protéger les intérêts d’Eurocorp en détruisant d’autres corporations. Evoluant dans un univers cyberpunk stérilisé, notre héro sera chargé d’éliminer toute concurrence, aidé par une puce implantée dans son cerveau, la DART de 6ème génération. Cette dernière lui procure un avantage certain sur le champ de bataille, lui permettant de maîtriser ses adversaires en piratant les puces de niveaux inférieurs ou de se connecter au Dataverse, une interface qui distille des informations en temps réel, comme la position des ennemis Elle permet également de pirater des terminaux que l’on retrouve souvent dans les immenses buildings et décors aérés de la première partie du jeu, avant d’être utile à la manipulation de tuyaux ou de leviers dans les bas fonds de New York.
Une histoire de puce
La coopération est primordiale pour survivre en multijoueurs.
Malgré cela, la qualité de l’univers contraste avec celle du scénario. Tout est prévisible et il n’y a aucune difficulté à reconnaître les rôles des différents protagonistes. Les thèmes abordés sont très vite parcourus et ne donnent qu’un petit aperçu de ce qu’aurait pu être Syndicate s’il avait été doté d’un vrai scénario: transhumanisme, puces dans le cerveau, manipulations, sociétés privées armées, lutte des classes, tous ces éléments auraient pu être développés alors qu’ils sont simplement mentionnés. De plus, ce FPS respecte scrupuleusement la durée de vie, 8h environ, dictée par d’autres grands classiques du genre, pas une minute de plus. Les 20 chapitres s’enchainent très rapidement et on a simplement l’impression de suivre Kilo sans vraiment participer à l’histoire. Dommage. Néanmoins, la mise en scène est bonne et les graphismes léchés et convaincants participent à une ambiance cyberpunk réussie. Ce d’autant que la bande son est excellente, proposant des thèmes électroniques brutaux lors de certains affrontements.
Mais il ne suffit pas d’une bonne réalisation et d’une bande son excellente pour faire de Syndicate un bon jeu. Le gameplay reste très basique. On se déplace, on tire, on saute, on se cache, on tire. Quelques séquences viennent varier cet aspect du jeu en proposant de dégommer au mini-gun des ennemis tout en restant en équilibre sur un train lancé à pleine vitesse. Mais globalement, le level design ne renversera pas les habitudes, et les couloirs à la pelle s’enchaîneront assez rapidement. Toutefois, pour amener un peu de diversité à ces couloirs, Kilo a la possibilité d’utiliser sa puce DART 6 pour éliminer ses ennemis de trois manières différentes: Contre-feu, Suicide et Persuasion. Mais de nouveau, bien que l’idée de base soit intéressante, elle n’est pas creusée, et on reste un peu dubitatif face à cette utilisation de la puce. Le piratage de systèmes sur des mini-tourelles ou des drones de combats et la possibilité d’agir sur l’environnement en élevant des piliers pour se protéger permettent à Kilo d’aborder les situations sous plusieurs aspects. La barre des techniques et celle de la puce DART 6 se rechargent en éliminant des ennemis ou en ayant un bon timing lors des utilisations. Il vaut mieux utiliser ces techniques à bon escient au lieu de foncer tête baissée, ce qui n’apporterait rien, à moins d’être un as des FPS et d’avoir déjà terminé le jeu. Les boss, quant à eux, contrastent avec la difficulté du jeu puisqu’ils sont très violents, mobiles et difficiles. Il serait peu judicieux de dire que c’est une mauvaise chose, vu la facilité de certains jeux, mais l’équilibre ici n’est pas atteint.
Dart Vision
La vision DART permet de repérer ses ennemis facilement.
Armé jusqu’aux dents, Kilo n’aura aucun problème à se défaire des hordes d’ennemis venues à sa rencontre. Fusils d’assaut, sniper, lance-flamme, pistolet, fusil gauss, grenade, tout est bon pour une bonne partie de franche rigolade. Avec cette fameuse vision DART permettant de repérer les ennemis à travers les décors et de ralentir légèrement le temps, les phases de fusillade deviennent vite nerveuses, puisqu’il faut pouvoir pirater des éléments tout en tirant sur les ennemis (ou pirater les ennemis). Cette vision rend certains passages ardus plus aisés, ce qui n’est pas de trop puisque l’IA est très agressive. Pas forcément malin mais très nombreux et arrivant par vagues successives, les ennemis tenteront de passer par les côtés et de barrer les passages. Il vaut mieux tous les éliminer avant de continuer
Premier arrivé, premier servi
Tout porte à croire que cet individu est mal barré.
Syndicate propose également l’achat de compétence (plus de dégâts, de vie, durée de la DART augmentée, plus de précision etc.). Pour ce faire, il faut retirer la puce électronique des boss et entrer dans le menu pour choisir son amélioration parmi une vingtaine de possibilités. Mais de nouveau, l’idée est bonne mais pas assez creusée, puisque ces compétences ne changent pas grand chose au gameplay. Pour tenter d’avoir une expérience différente, il faut se rendre dans le mode coop. Regroupé en 9 missions pour 4 joueurs, vous aurez la possibilité de revenir dans cet univers cyberpunk. Malheureusement, ce mode a un énorme défaut: les boss de fin n’ont qu’une seule puce pour 4. Se ruer dessus ou être gentleman, chacun fera selon l’humeur du moment. Il aurait été préférable de répartir correctement les récompenses entre les quatre joueurs puisqu’il y a la possibilité d’endosser un mini-rôle (comme de pouvoir réanimer rapidement son compagnon), mais qui n’a aucune importance dans le gameplay puisque tout le monde est capable de le faire.. Le coop rajoute un peu de temps à la durée de vie mais pas de manière significative.
En résumé
Jorris Sermet
+ L’ambiance cyberpunk, l’excellente bande son, l’interface DART
- Le scénario basique et bourré de clichés, le déséquilibre de difficulté entre les ennemis et les boss, la linéarité du level design, le coopératif restreint
FicheType: FPS
Graphismes: Bande Son: gameplay: scénario: Durée de vie: |