Juan de Diego: Trompettiste jazz à Barcelone

La note de cette trompette a été tellement intense, que cela suppose un effort surhumain de résister à son attraction magnétique. On dit que sa mélodie vient du nord, avec la marée. De même, ponctuellement, des oiseaux marins apparaissent dans le centre de n’importe quel pays intérieur. Leur origine océanique les trahit, comme ce gars de Bilbao qui est à découvert entre la gente barcelonaise.

Autour d’une casserole bien chaude de marmitako, on le voit en profiter, imbibé de sa propre sauce. On commente que pendant ses meilleurs jours, il arrive à un extrême raffinement devant les fourneaux. Il pratique peut être ce que l’on pourrait appeler ‘gastronomie musicale’. Du moins, du contenu de ses casseroles, il ne reste jamais rien. Ce n’est pas pour rien que je me rappelle, la dernière fois, absorbé à côté de la casserole vide, de la note qui flottait et qui rebondissait sur les murs.

Ses dons de causeur et de grand connaisseur viennent sans doute de sa curiosité. Il invite sa compagnie à de grandes conversations et, on passe des heures pris dans ces dialogués retors. Au bord de l’inintelligible, il provoque toujours des fous rires après avoir conduit à la certitude que nous ne savons rien. C’est peut être l’essence de son savoir faire à la trompette. Avec la vie même.

Il interprète avec l’humilité de celui qui sait, sa personnalité ressort entre les composants de ses différentes formations. Entre elles, Freaky trío et Juan de Diego trío, ont plus d’essence de Diego. Actuellement, il dose son énergie entre DeDiego Brothers et Trakas. Le second, plus radicalement subversif, est plus jazz-groove. Dans son dossier, il se vante d’avoir joué dans le 21ème Festival ‘La Hora del Jazz’ et, après un intense mois de mars, il répète pour la prochaine mise en scène pour fin avril.

Entre se publications il y a ‘Kea’ de Freaky trío -Artimaña Records, 2003-, ‘Panza de burro’ de Juan de Diego trío -Errabal, 2008- et ‘Odola Sangre’de DeDiego Brothers -Errabal, 2010-. Avec Trakas, il dit être en train de cuisiner ‘Erbestea’ qui signifie ‘exile’, il promet de nous révéler la recette de la ‘Calçotada’. Dérivation de la typique ‘porrusalda’ basque, en substituant les poireaux par des calçots amb barretina.