Cutee B, nous évoquions la sortie prochaine de son premier album en vous diffusant ici le premier extrait Fantasy.
Depuis, j’ai eu l’occasion de rencontrer le DJ et je n’allais pas dire non. Nous avons ainsi pu discuter avec l’artiste de l’avancement de cet album, de sa manière de créer et du single actuel.
Bonne lecture.
Bonjour Cutee B,
On se rencontre au sujet de votre premier album intitulé Electro Shock qui est prévu pour les mois à venir, est-ce qu’il est déjà terminé ?
Non, il n’est pas terminé, j’ai 4 titres finis pour l’instant, enregistrés, mixés et le reste est en cours. Les chansons sont pas mal avancées mais il me reste à enregistrer quelques voix, quelques chanteurs, et en trouver encore certains car je ne les ai pas tous.
Vous mixez depuis des années, est-ce qu’il y a eu un déclic pour vous dire, c’est le moment, je fais enfin mon album ?
J’ai déjà fait des compilations dans lesquelles en tant que DJ je mixais les titres et des autres et j’avais mis aussi des prods à moi, c’étaient les fameuses compilations qui s’appelaient Cutee B style. Mais là vraiment un album de compositions entier c’est le premier et il n’y a pas vraiment eu de déclic, c’est venu comme ça. J’avais plein de titres que j’aimais et que je ne pouvais pas forcement proposer à d’autres artistes, et puis aussi le fait que ce truc de DJ qui fait son album soit devenu un peu à la mode. Avant on n’osait pas trop faire ça car on ne trouvait pas ça bien de mettre son nom à la place de l’artiste qui chante et puis certains l’on fait et ça a été bien pris, du coup tout le monde a commencé à suivre et je suis dans le même cas (rires).
Nous sommes encore loin de la sortie, dans quel état d’esprit êtes-vous en ce moment ?
Je n’ai pas d’état particulier, je ne stresse pas, je continue à faire mes titres. J’ai toujours travaillé comme ça en travaillant beaucoup et quand le titre sort de chez moi je veux qu’il soit le plus parfait possible pour ne pas avoir après à regretter quelque chose. Et après une fois que ça sort, le titre ne m’appartient plus qu’il se vende ou pas. Là je suis vraiment en phase de travail donc je suis tranquille.
Est-ce que vous pouvez nous dire un peu de quelle manière vous créez un titre ?
Mes compositions, à la base, c’est une idée. On cherche une mélodie, une suite d’accords, donc je me mets au piano et je joue des choses. A partir du moment où j’ai trouvé un bon son, je l’enregistre, ensuite je mets une mélodie dessus et ensuite et bien j’arrange avec les beats, la basse, ça évolue comme ça pour au final avoir une sorte de démo sur laquelle je vais poser ma voix et après, et bien, il faut trouver le chanteur qui sera dessus. Donc là j’écoute plein de chanteurs jusqu’à trouver la voix qui correspond le mieux au morceau et là j’envoie le morceau au chanteur pour savoir s’il veut bien chanter dessus.
C’est surprenant d’entendre parler de piano.
Oui, je pars souvent d’une base harmonique, je fais des suites d’accords. Quand je fais de la musique, ce n’est pas vraiment un travail de DJ au sens où on pourrait l’entendre en samplant des titres etc. J’ai plus l’esprit de musicien et compositeur.
Un premier extrait est déjà disponible, il s’agit de Fantasy feat Jarell Perry, êtes-vous content de l’accueil ?
Pour l’instant ça marche très très bien en club, je suis super content. Et puis en radio ça prend petit à petit donc je suis content aussi. Oui pour l’instant l’accueil me convient bien.
Est-ce que c’est facile justement de se faire une place en club ou en radio ?
Non, ce n’est jamais facile de se faire une place, c’est même très compliqué car justement aujourd’hui il y a ce phénomène de mode où tous les DJ font leur album, on passe beaucoup de dance à la radio, beaucoup d’artistes qui sont à la base R’n’B ou hip hop comme Rihanna, Beyoncé, Snoop Dogg, qui avant faisaient des musiques différentes se mettent à la dance, du coup ça créé de la concurrence. Moi aujourd’hui, je suis concurrent à une Rihanna par exemple, ce qui est plus difficile que d’être concurrent à 3 ou 4 DJ français. C’est difficile mais il faut essayer de se battre, faire les titres les meilleurs possibles pour essayer de passer en radio.
Ce single est-il dans la même veine que les autres titres déjà finis ?
Pas vraiment non, j’ai fait un premier titre qui est assez frais, qui est beaucoup dans la tendance on va dire, c’est fait exprès pour arriver tranquillement à me placer. Et puis j’ai des titres un peu plus personnels dans l’album dont notamment un titre avec une chanteuse jazz qui crée beaucoup plus d’émotion et qui est plus profond que d’autres morceaux plus dance.
Le chanteur du single est donc Jarell Perry. Vous le connaissiez déjà ou vous êtes allé vers lui pour travailler ensemble ?
Je l’ai découvert sur internet, j’adore découvrir des voix. C’est quelqu’un qui a bossé avec Usher, Ne-Yo, qui a écrit la dernière chanson de Chris Brown et Fat Joe, j’ai trouvé des vidéos de lui que j’ai aimées et je l’ai contacté par mail. Je me suis présenté, je lui ai envoyé les titres et on a travaillé ensemble. C’est assez simple en fait car j’ai quand même un background intéressant, j’ai fais mes preuves, je ne sais pas si ça avait été le premier titre de ma vie s’il aurait accepté de le faire, mais là en tout cas les gens sont contents de travailler avec moi en se disant qu’on peut chacun s’apporter quelque chose.
Avez-vous déjà commencé à passer vos nouveaux titres en club pour voir les réactions ?
J’ai passé justement le titre avec la chanteuse jazz en club samedi dernier et il y a eu une bonne réaction. Ca n’a pas vidé la piste, c’est déjà bien (rires). Après il y aussi les titres clubs et les titres radios. On peut très bien passer un morceau en club qui est enchainé derrière quelque chose et donc ça va continuer à danser, ce qui ne veut pas dire que ce sera un titre de radio. S’il sort tout seul, il ne va peut-être pas déclencher un intérêt particulier donc il ne faut pas s’arrêter que sur le fait qu’en club les gens dansent. Il faut aussi que ça plaise aux autres DJs pour qu’ils le jouent, aux radios, aux médias pour que les gens parlent du titre, donc il faut vraiment prendre tout ça en compte plus que juste faire danser les gens.
J’imagine que lorsque que vous sortez et que vous entendez un autre DJ passer l’un de vos titres, ça doit faire quelque chose ?
Il n’y a presque rien de plus plaisant, de plus gratifiant car un DJ ne passe pas énormément de disques en une soirée, il a énormément de titres à passer car nous sommes beaucoup à faire de la musique donc c’est vrai que quand un DJ passe notre propre titre, on est vraiment flattés et ça fait plaisir.
Il y aura des soirées de prévues avec vous au platine pour le lancement de l’album ?
Oui, ce n’est pas encore prévu, mais ça va être quelque chose d’obligatoire. Et puis si le premier titre fonctionne bien, et le second aussi, je serai appelé en club pour mixer un peu partout donc ça sera aussi l’occasion de présenter l’album quand il sortira.
Le Mediateaseur remercie une fois de plus Cutee B pour sa disponibilité et sa grande simplicité malgré le succès qu’il connaît un peu partout. Evidemment, nous vous préviendrons lorsque l’album sera disponible dans les bacs.