Faut-il ici énumérer les politiques sociales, culturelles et économiques qui ont pu conduire en trente ans et plus, des pans entiers de la population française marginalisés à rejeter l'école, les savoirs et la Culture : celles des livres, des auteurs, des sciences, des langues ?...
Des dizaines de milliers d'ados ou pré-adultes quittent l'Education Nationale chaque année sans maîtriser l'écrit ou la lecture ; 50% des étudiants inscrits à la Fac abandonnent leurs études dès la fin de leur première année.
D'aucuns seraient tentés de croire que l'Education Nationale est principalement occupée à gérer un échec de masse, sans oublier la gestion des carrières des pédophiles qu'il faut muter de temps à autre, ici et là, quand vraiment, ça sent le roussi parce que la presse locale, alertée par des parents dégoûtés et en colère, s'en mêle...
Occupée aussi cette institution à préparer les nouveaux outils et les méthodes pédagogiques qui, nul doute, plomberont l'avenir des gosses des classes populaires - et plus particulièrement ceux de l'immigration -, au grand désespoir de leurs parents, impuissants face à cette montagne qu'est devenue l'accès à une réussite scolaire digne de ce nom, pour leurs enfants...
Et si l'on en croit les témoignages : institution dont la vocation consiste aussi à broyer les enseignants qui tenteraient de se révolter...
Et n'oublions pas leurs représentants syndicaux (1), bedonnants (même les femmes !), à force de déjeuners bien arrosés, avant d'aller négocier sur le dos des gosses... qui... une heure en plus, qui... une heure en moins, qui... une augmentation... enfin bref, tout ce que vous voudrez, sauf les conditions d'une prochaine réussite scolaire des classes populaires.
Il est vrai que l'on nomme depuis quarante ans des ministres de l'Education de gauche comme de droite qui confient leurs enfants aux meilleurs lycées, et aussi et surtout, aux écoles privées (2), tellement la confiance y règne et les résultats y sont encourageants... dans ces établissements publics...
Quant aux enseignants : aussi préparés à affronter une réalité sociale dont aucun mur ne pourra les protéger que leurs élèves le sont à recevoir un enseignement qui les ignore puisqu'ils ne sont pas supposés s'y épanouir ou y triompher dans et avec cet enseignement...
D'autres enseignants et d'autres établissements y pourvoient, ailleurs.
Voyez donc ! Seulement 12% de la population possèdent un diplôme d'enseignement supérieur (un des taux les plus faibles des pays occidentaux, sinon... le plus faible).
La caste des diplômés n'a pas de souci à se faire et les enseignants non plus puisque ce sont majoritairement leurs chers progénitures qui obtiennent ces diplômes ; enseignants qui, à propos de leurs élèves, n'hésitent pas à nous parler d'enfants coupables de tous les maux - racisme anti-français et antisémitisme -, et d'ados porteurs de tous les germes de la délinquance et du crime…
Mais alors... tous ces enseignants si prompts au procès d'intention à l'encontre de leurs élèvent ne savent donc pas qu'à 12 ou 14 ans... on n'est pas ! On ne fait que chercher à devenir ? Et la route est sacrément dure et longue jusqu'à l'âge adulte !
Vraiment, c'est à se demander de quel côté sont les cancres !
De plus, la parole d'un enfant de 12 ans n'est pas seulement sa parole mais... celle de tous ceux qui, bien ou mal, pour le meilleur et pour le pire, contribuent et contribueront à faire que cet enfant devienne ce qu'il pense devoir être jusqu'à ce qu'il décide, une fois adulte, et autant qu'il soit possible de le faire en toute autonomie, d'être ce qu'il dit etce qu'il fait puisque seul un adulte en est capable.
Comment peut-on faire preuve d'un tel manque de discernement, alors qu'à l'endroit de leurs propres enfants, ces mêmes enseignants sont capables de toutes les mansuétudes, de toutes les complaisances, voire de toutes les lâchetés ?
Faudra-t-il un jour parler de la haine des profs face à leurs élèves auprès desquels ils auront épuisé toute capacité de pardon et de compréhension, en vertu d'une nouvelle loi (peut-être pas si nouvelle que ça !) selon laquelle : quiconque empêche un enseignant de faire son métier n'aura qu'un devoir et qu'un droit : s'effacer et disparaître.
Confrontées à un environnement difficile, souvent violent, les enseignants auraient-ils sombré, à l'instar de leurs élèves, dans le fatalisme, le désintérêt, le mépris, le défaitisme et la colère ? Mais à une différence près - et elle est de taille -, car, si ces enseignants sont face à des enfants ou des ados parfois totalement démotivés, en revanche, leurs élèves ont bien pour référents des adultes éduqués et instruits, des adultes capables de discernement et de sang froid, quand bien même ils l'auraient oublié depuis qu'à Noël, ils se font offrir, tous ces adultes enseignants ou pas, les mêmes cadeaux que leurs progénitures, à savoir : ordinateurs et jeux vidéo.
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Aujourd'hui, il y a urgence : ce sont les causes qu'il faut aller chercher, exposer et attaquer ; et une fois qu'on les a saisies, la mâchoire serrée, comme un chien, ne pas les lâcher !
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1 - " ...vaste mouvement de grève a pour but de dénoncer la CASSE ORGANISEE des conditions d'enseignement... " C’était en février 2012 - le public et le privé défilent bras dessus, bras dessous…
Cette casse n'aurait jamais eu lieu sans le concours, le soutien, le développement et l'accompagnement du secteur privé trop content d'y participer ; secteur privé qui, si l’on en croit les informations recueillies auprès des parents, profite d’une demande bien supérieure à l'offre pour pratiquer au lycée, la sélection à l'entrée et le renvoi, même après des années de scolarité dans leurs établissements, vers le secteur public et ses filières BAC PRO -, de nombre de lycéens, et ce afin de préserver un taux record de réussite au BAC général, S et L.
Que penser alors de cette union du public avec le privé… de cette Gauche qui s’en va coucher avec la Droite ?
De cette Gauche-là, celle de l’Education nationale, Gauche de toutes les trahisons au nom d'un Grand Soir toujours remis à plus tard, il n’y a décidément plus rien à sauver.
2 - Ce enseignement privé (subventionné à la hauteur de 500 milliards depuis 50 ans) et complice d’une politique de l’abandon d’un enseignement public performant pour tous ; politique dont les syndicats de l’enseignement public (minoritaires de surcroît chez les enseignants !) peuvent être tenus responsables car, faute de pouvoir réformer ce système d'enseignement, l’Etat depuis trente ans a dû se résigner à financer un secteur privé destiné à offrir à des millions de familles écoeurées une porte de sortie hors d’un système qui n’a, excepté pour les enfants des profs, qu’échec et relégation à proposer aux classes populaires qui représentent 60% des effectifs ; système figé, irresponsable et obscène car idéologisé jusqu’à l’absurde et le sacrifice de l'avenir de millions d’enfants.