Plage de Jurmala, 1er avril 2012 / Photo: C.R.
Aujourd'hui je manque d'envie pour vous parler d'art contemporain et pourtant j'en ai vu! Mais j'ai eu l'occasion de me rendre en Lettonie il y a quelques jours et j'ai été positivement enthousiasmée par ce que j'y ai vu !
Vue depuis la place de l'hôtel de ville avec la Maison des têtes noires et l'église Saint Pierre / Photo: C.R.
Je travaille dans un musée et, parfois, on fait ce qu'on appelle des convoiements d’œuvres. Le principe est de se rendre sur le lieu de l'exposition (en accompagnant ou non la ou les œuvres), d'établir des constats d'état et d'assister à leur mise en place (c'est comme ça que ça se passe la plupart du temps). Là il s'agissait d'un convoiement entre deux étapes d'une même exposition organisée par l'Institut français (super accueil !). Je suis arrivée à Rīga vendredi passé, j'ai réalisé les quelques 60 constats d'état des œuvres que nous avions prêtées (elles avaient été exposées pendant presque un mois à l'académie des Beaux Arts de Rīga, magnifique bâtiment gothique en pierre rouge !), lundi matin départ pour Valmiera avec les œuvres, puis re-constats une fois arrivée au musée (sous la neige !) et retour en France le lendemain. Soyons clairs si je vous parle de ça c'est aussi pour vous prouver qu'il ne s'agissait pas de vacances aux frais de la princesse même si il a vraiment fait frais !
Musée de l'occupation, place de l'hôtel de ville / Photo: C.R.
Avec les impératifs des dates des deux expositions j'ai eu l'opportunité de passer le week-end en Lettonie et, même s'il est conseillé d'y aller en été (il y fait plus chaud, beau, il n'y a pas de neige et les journées sont très longues), je crois que j'ai vraiment aimé voir, en l'espace de quelques jours : le printemps, l'automne et l'hiver, de la glace sur la mer, un incroyable marché couvert (au bout, certains poissons y sont vendus vivants, très drôle, au moins on est sûrs qu'ils sont frais !), deux expos d'art contemporain (ce ne serait pas moi sinon), deux autres musées (national + musée de l'occupation, ce dernier se trouvant dans un ancien bâtiment soviétique) et les rues de Rīga dans lesquelles se succèdent architectures « art nouveau » et médiévales.
Exposition de Ieva Jurjāne à l'arsenal, Riga / Mars 2012 / Photo: C.R.
Est-ce que je vais vraiment continuer à faire ma parfaite petite touriste ou vous parler quand même d'art contemporain ? J'ai donc visité deux lieux qui lui sont dédiés : Kim ? et l'arsenal. Le premier se trouve derrière le marché couvert, anciens entrepôt réaménagés en centre d'art contemporain. Le second lieu, j'y suis allée après avoir croisé Margot, française elle aussi, dans la vieille ville. À l'arsenal, il y avait une exposition d'une artiste lettone : Ieva Jurjāne (jusqu'au 7 avril). Au centre de l'espace qui lui était consacré, se trouvait un lit de bébé dans et sous lequel se trouvaient des jouets, vêtements, nounours, etc. tous faisant partie soit de l'univers de l'enfant ou de la femme. Autour, à même le mur, on pouvait voir ses dessins. Dans lesquels elle a mis en scène les objets du lit, une inquiétante étrangeté s'en dégage : l'ourson en peluche est tour à tour petit ou trop grand, soit la petite fille le serre contre elle soit c'est elle qui est enserrée par lui, il y a aussi une sorte de Musclor-Magnum chevelu dont le sexe est remplacé par un ouvre-bouteille (même si l'association des deux est très drôle, je ne voudrai pas d'un homme comme ça qui semble complètement perdu face à une poupée disloquée), il y avait aussi voir une vache sortie de sa boîte à meuh (il était temps !) ou Barbie et Ken sur un même canapé, Ken très fier, en caleçon et indemne, Barbie quant à elle à perdu des cheveux et ses bras, quand je vous disais inquiétant... Ieva Jurjāne détourne les objets de l'enfance et nous en donne une vision à la fois drôle et un peu cruelle et ironique !
Exemple de façade d'immeuble dans le quartier Art Nouveau de Riga / Photo: C.R.
Le mot d'ordre du séjour était « découverte » et ça a été le cas d'un point de vue visuel, ainsi qu'au niveau de la langue, d'autres sonorités, des mots inconnus à comprendre et à dire mais aussi des plats et des saveurs à déguster, le fameux pain noir dont ils font une excellente soupe en dessert, etc. Une prochaine fois peut-être et Rīga étant capitale culturelle de l'Europe en 2014, ce sera peut-être l'occasion !