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Derrière la photo

Publié le 23 mars 2012 par Xmedinadealbrand @mujeresmundi

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Nom: Mariam Alimi

Origine: Afghanistan

Métier: Photojournaliste

Phrase: “A nous, de faire avancer le pays”.

Elle a la peau couleur cannela, le visage rond, les yeux en amande, ses cheveux noirs sont cachés sous un voile colorée. Mariam marche sur les routes poussiéreuses de Kaboul, là ou les camionnettes 4×4 se confondent avec les brouettes et avec les afghans qui voyageant sur les dos des ânes ou sur une moto iranienne. Mariam traverse la route et croise les regards des gardes armées avec des kalachnikovs, elle aussi est armée. Mariam a son appareil photo.

Mariam est née en 1980 à Kunduz dans le nord de l’Afghanistan. Fille de mécanicien, elle a grandi et continue à habiter à Kaboul. Il n’était pas entre ses projets être photojournaliste, car il ne s’agît pas d’un métier très courant entre les afghanes. En 2004, Mariam était responsable d’information de l’ONG danoise DACAAR, et ainsi avec un simple appareil commençait à prendre des photos pour les newsletters de l’organisation. En 2006, postule à un atelier photographique organisé par l’ONG française AINA, Mariam mettait son CV dans une enveloppe ainsi que des anciennes photos prises pendant son époque à Dacaar et croisait les doigts. Elle a était acceptée, l’unique femme entre seize élèves.

Sous le conseil du photographe australien Travis Beard, Mariam apprit pendant deux mois les concepts de photojournalisme ainsi que les techniques de base de la photographie. En 2008, elle se perfectionnait dans l’Academie Kanna de New Delhi (India) où elle changea son premier appareil de  6 megapixels par un vrai appareil professionnel, « si tu veux être une vraie photojournaliste, il faudrait bien que tu changes ton appareil », l’ont conseillée ses professeurs.  En 2009 avec le célèbre photographe Tim Page, elle a suivit un atelier organisé par UNAMA à Kaboul.

Etre une photojournaliste en Afghanistan en étant afghane a ses particularités. Mariam préfère parler en anglais qu’en dari de façon qu’elle passe comme étrangère, « grâce à mes traits les gens me croient une indienne », mais tous ne tombent pas  dans le piège et cela rendre difficile qu’elle puise faire son travail toute seule. Elle nous confie qu’elle n’a jamais essayé de se lancer toute seule dans l’Afghanistan profond sans un muharam[1] et protégé qu’avec son appareil photo , «  il faut pas tenter le diable, je peux prendre des photos de femmes avec plus de facilité que n’importe quel homme, mais si je le fais devant tout le monde, il y aura des hommes qui vont mal interpréter et vont se faire des idées (…) ils vont me demander ce que je pense faire avec ce matériel et je risque de perdre mon appareil, je risque trop pour un geste que je sais que n’est pas culturellement accepté par tous. Puisqu’il faut dire, prendre des photos de femmes sans permission, n’est pas accepté par une partie de la population conservatrice afghane.

Derrière la photo
Mariam ne se sent pas plus spéciale que des autres femmes ni plus forte pour le fait d’avoir un appareil photo et d’être photojournaliste. Néanmoins, elle ne peut pas nier qu’elle a beaucoup de chance d’avoir le support de sa famille, un support qu’elle a gagné pas du jour au lendemain. Elle a déclenché une petite bataille familiale, pas méchante, pour qu’elle puise aller travailler en dehors de Kaboul. Son stratégie ? Les paroles de son père. Monsieur Alimi est convaincu que ce le rôle des afghans faire sortir leur pays de la situation actuelle, au dépit de sa mentalité progressiste, ni lui ni son fils voulaient laisser partir Mariam à Herat pour un travail journalistique, notre Mariam reprit les mots de son père, répétés pendant des années, « quand on changera de mentalité, ce seront les afghans qui vont reconstruire le pays ». Elle a gagné.

Elle se exerce aujourd’hui le journaliste et est aussi interprète freelance. Elle a travaillé avec des organismes internationaux comme Dacaar, les Nations Unies, Oxfam, Human Rights Watch, Democracy International, GTZ et le Danish Demining Group. Elle se trouve au milieu d’un projet videographique (documentaire) sur la mortalité enfantine pour l’American Broadcasting Corporation. Ses photos sont publiés dans la presse afghane et  ont aussi était publiés par la New York Times, son père est fier d’elle.

Mariam ne quitte pas son pays, même si elle en a eu l’opportunité. Pas par héroïsme, mais elle veut être là quand Afghanistan verra la paix, et elle aussi, « je suis née dans un pays en guerre pendant l’invasion soviétique, je ne sais pas si je vais mourir dans un pays en guerre ».


[1] Un membre de la famille, en général un homme, qui accompagne une femme musulmane quand elle doit sortir du cercle familial.

Interview: XMA

Photos: Mariam Alimi

Pour connaître plus le travail de Mariam, visitez son site http://mariamalimi.webs.com/

Un échantillon de son travail

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