Nom: Natasha Latiff
Origine: Singapour
Métier: Activiste pour les droits de la femme
Phrase: “Il se doit réévaluer les pratiques courantes que peuvent, intentionnellement ou involontairement, positionner l’homme comme oppresseur ou ennemie à l’effort de la femme. Il faut plutôt chercher leur participation au développement de la femme”
Natasha Latiff, née à Singapour est un beau mélange de quatre races. Quand elle était âgée de treize ans, elle a lu un article intitulé « Etrangers à la liberté » que racontait l’histoire d’une petite fille afghane de son âge qui allait à l’école en cachète pendant l’époque talibane, cet article l’avait ému pendant des mois. A sa courte âge elle avait déjà le désir d’être activiste pour les droits de la femme, elle nous dit « éduqué en tant que musulmane, j’avais décidé de plaider pour la sensibilisation aux sujets légaux en faveur des gens affectés par des interprétations inadéquates de la religion ».
Deux ans après, elle parraina une fille afghane, Sunbol, avec qui, au dépit de la distance, a construit une relation très étroite, Sunbol m’envoyait ses petits beaux dessins, nous dit-elle. A seize ans, elle déménage en Angleterre et un an après, comme le stipule la loi de migration anglaise, elle était maitresse de son passeport, alors elle parti vers l’Afghanistan et habita avec Sunbol pendant deux semaines en se quittant pas une semelle. A partir du 2005, Natasha retournait chaque année en restant pendant trois mois. Elle vivait une vie d’afghane avec la famille de Sunbol, avec la finalité de se baigner dans la réalité du pays, « c’était l’unique moyen de pouvoir comprendre comme eux perçoivent les droits humaines et donc les droits de la femme, quels aspects son socialement acceptables et quels pas ». Elle travaillait comme volontaire dans des projets d’éducation avec des enfants de la rue et à la fois en faisant des recherches sur la protection légale de femmes.
Le 2007, avec à peine 19 ans, quand elle débutait sa deuxième année d’études dans l’Ecole de Droit de l’université de Warwik (Angleterre), elle créa Femin Ijtihad (traduction de ‘pensé critique’ en sujets relatives à la parité). Fascinée par le concept d’Ijtihad[1], elle voulait amener une étude approfondie qu’impliqueraient plusieurs participants dans un exercice pratique à Kaboul. Pendant deux mois, Natasha créait et développait une recherche pour l’élaboration d’une loi sur les violations sexuelles en Afghanistan, sa recherche demandait la participation de 30 juges, des professeurs, des avocats à Kaboul dans le cadre d’un focus group et l’élaboration de questionnaires. L’objectif était faire une analyse critique de la loi islamique et sa jurisprudence pour pouvoir appliquer la loi de façon juste vis-à-vis des femmes dans les cas de violation et adultère.
Femin Ijtihad
Femin Ijtihad est un groupe de recherche crée en 2007 par Natasha, ses membres viennent de diverses pays, comme les Etats-Unis, l’Angleterre, le Singapour, l’Inde, le Bangladesh, le Nepal et l’Afghanistan. Leur objective est de rechercher et partager du matériel relevant – e simplifié, sur les droits de la femme musulmane à des organisations activistes. Pendant les années de création, ils ont eu des résultats qui donnent une autre vision des droits de la femme dans un contexte légal. Ces concepts et stratégies sont d’une grande valeur pour des activistes. « Nous attendons que notre travail, nos idées et nos arguments en pro de la parité, peuvent être dirigés et utilisé pour et par des gens qui en ont vraiment besoin ».
Ils ont resté dans le passée les premiers jours de l’organisme, avec trois étudiants de droit. Actuellement, Femin Ijtihad a 20 membres, entre 19 à 26 ans, et compte une bibliothèque de plus de 350 cas d’investigation au sujet de la parité, de l’interprétation de la loi islamique, des opinions légales et cas judicaires basés sur problématiques de parité. Avec Medica Afghanistan, Femin Ijtihad développe des stratégies légales locales de femmes musulmanes dans le monde et comme ces cas sont appliqués dans leur contextes religieux/politique/culturel. A la fois, ils travaillent dans la conception d’une stratégie nationale qui permettrait le control de femmes sur leurs droits à la propriété et l’héritage, géré avec le WCLRF (Women and Child Legal Research Foundation). Ils sont aussi un rôle d’agence de femmes musulmanes (histoire, folklore, littérature) que décrivent à la femme comme un être indépendant et important dans sa société.
Encore Natasha
Cela fait dix ans depuis que Natasha a lu l’article « Etrangers à la liberté” et sept ans depuis que la jeune Natasha, avec son passeport en main et sans le permis de ses parents décida partir vers l’Afghanistan, avec cent dollars dans la poche et une valise pleine de pyjamas pour connaître sa filleule, Sunbol et vivre avec elle pendant deux semaines. Cette jeune fille est devenue une belle femme de 24 ans, marié avec un entrepreneur afghan à qui elle dédia son poème « Arc-en-ciel et papillons » pour lui chanter son amour. Natasha, qui dans un moment a voulu être chanteuse comme les Spice Girls, a laissé tomber le micro pour le droit et est devenue une avocate des droits de la femme. Natasha, le monde a perdu une chanteuse, mais a gagné une battante pour les bonnes causes, merci.
Quelques informations sur la situation de la femme en Afghanistan[2]
- Au moins 46,9% de femmes ont été victimes de violence dans le cadre familial.
- 7% ont été battues par leurs époux pour ne pas avoir donnée naissance à un fils.
- Seulement un 9.5% ont le droit de gérer ses revenues.
- 38% se marient entre 11 et 15 ans.
- 71.9% n’ont pas accès à suivre des études ou travailler après s’avoir marié.
- 31.4% utilise des narcotiques comme traitement de maladies en absence de médecins.
Interview: XMA
Photos: Natasha Latiff
Pour connaître plus le travail de Natasha, visitez http://feminijtihad.tumblr.com/
[1] L’ijtihâd (arabe : ijtihād, اِجْتِهاد, effort de réflexion) désigne l’effort de réflexion que les oulémas ou muftis et les juristes musulmans entreprennent pour interpréter les textes fondateurs de l’islam et en déduire le droit musulman ou pour informer le musulman de la nature d’une action (licite, illicite, réprouvée…). Le terme Ijtihâd désignait à l’origine l’effort des plus illustres savants à atteindre les justes avis juridiques
[2] Source: The Heinrich Böll Foundation – Afghanistan