Il ne se passe rien. Rien du tout. Dans ma vie, dans mes rencontres, dans mes choix, dans mes envies, mes désirs, mes conversations, mes lectures, mon travail, il ne se passe rien, rien du tout, comme un silence, un long silence.
Nous sommes lundi, il est 15h04, je suis assise dans mon fauteuil, pas envie d’écouter de la musique, pas envie de lire, et même pas envie de sortir juste un instant goûter le monde.
Je suis à fleur de peau. Je le sais, je me connais, dans mon silence je rêve d’un mouvement, je rêve que mon téléphone sonne et que mes amis me parlent, que je serais invitée à une expo dans la demie heure et que je devrais choisir vite entre la couleur du gloss et la hauteur de mes talons. Mais rien. Il ne se passe rien.
C’est peut-être la période, le hasard, le manque de chance. Pourtant je suis une amie fidèle, je donne de mes nouvelles, j’ai soif d’entendre les autres, mais mon action ne vogue que dans un sens, rien ne reviens vers moi. Dois-je me remettre en question ? C’est certain définitivement il ne se passe rien.
Ce matin vers 10h00 un sms, celui d’une connaissance, un amant avec qui j’avais partagé ma couche il y a environ trois semaines. Un pansement. J’ai fait ma fille, je suis resté silencieuse, il devait me recontacter pour se revoir, j’avais hâte, la légèreté c’est aussi un bon compromis. Puis ce matin le sms « salut toi ça va ? J’ai réfléchi je préfère ne plus te revoir, c’est mieux ainsi, pas envie de me prendre la tête, j’espère que tu comprendras ».
Moi qui pensais avoir au moins un moment d’action avec un pansement pour le cœur. Même pas ! Décidément il ne se passe rien.