En ne laissant pas le marché fixer les vrais prix, l’État encourage le gaspillage des ressources naturelles. Nouvel exemple avec l’hélium.
Par Pierre-Yves Saint-Onge, depuis Montréal, Québec.
Bravo l’État!
Savez-vous quelle est la valeur réelle de votre bonbonne d’hélium que vous avez acheté pour gonfler les ballons de votre fête d’enfant ? 5$ ? 10$ ? Vous êtes loin de la réponse !
Le physicien et prix Nobel Robert Richardson a voulu avertir que le monde serait à court d’hélium d’ici 25 à 30 ans. Pourquoi ? À cause de l’intervention gouvernementale, bien sûr.
80% des réserves planétaires de cette ressource non-renouvelable se retrouvent dans le Sud-Ouest des États-Unis, en grande partie dans la National Helium Reserve à Amarillo au Texas. Cette réserve avait été créée à l’époque comme réserve stratégique… Sous une loi de 1996, cette réserve doit être vendue d’ici 2015, sans aucune considération envers l’offre mondiale ou le prix du marché.
Donc, l’hélium est vendu à un prix beaucoup plus bas que le prix du marché, selon Richardson, et à ce niveau de prix, est trop abordable pour être recyclé. Dans ce cas, nous le consommons de façon très négligente, par décret gouvernemental, et sans aucune considération pour la diminution des stocks.
Donnant un exemple, Oleg Kirichek du Rutherford Appleton Laboratory en Grande-Bretagne, explique les conséquences d’aujourd’hui sur ses opérations : « It makes me really angry. It costs £30,000 a day to operate our neutron beams, but for three days, we had no helium to run our experiments on those beams. In other words, we wasted £90,000 because we couldn’t get any helium. »
Pensez-y lors de votre prochaine fête : selon le professeur, pour refléter adéquatement la rareté de l’hélium, chaque ballon devrait coûter 119.51$ !
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