La Licorne T4 : Le Jour du Baptême

1565, Ambroise Paré, ses alliés “Primordiaux” engagent un combat titanesque en attaquant le château du “Chasseur”. Leur unique chance de vaincre : s’emparer de la Licorne, la source unique de “Vermine”…

Edité chez Delcourt,
Dessin de Anthony JEAN,
Scénario de Mathieu GABELLA,
Sortie le 21/03/2012

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Public conseillé : Adolescent, Adulte, homme ou femme

Style : Médiéval-renaissance fantastique
Références : “Le seigneur des anneaux” de Tolkien, “The Game of Throne” (série TV 2011 – HBO), “300″ de Zack Snyder (2006)

L’histoire

Paris 1565, époque charniere dans l’histoire de l’humanité. L’europe sort de l’obscurantisme pour entrer dans une “lumineuse” renaissance. Ambroise Paré, chirurgien du roi et ses amis médecins s’intéressent au corps humain, au grand dam de l’église. En fouillant les arcanes de notre condition humaine, ils vont découvrir de grands secrets. Depuis une centaine d’année, le corps humain change et l’origine de ces mutations est incroyable. La révélation viendra d’une cohorte de chimères fantastiques : les “Primordiaux”. Ces êtres hybrides et fantastiques, vivant cachés des humains, sont au centre de ces mutations humaines. Ambroise, Alceste et ses alliés vont se retrouver au milieu d’un conflit qui dure de toute éternité. Les grands “Primordiaux” sont en lutte avec le “Chasseur”, leur ennemis de toujours. Ce dernier est détenteur d’une arme redoutable ( la vermine). Cette “humeur” verte, constituée de millions de minuscules primordiaux est capable de les détruire. Le Chasseur en contrôle la production, en détenant captive la seule “source” de la “Vermine” : La “Licorne”.
Ce dernier tome s’engage donc sur une bataille sans merci, entre Ambroise, ses alliés Primordiaux réunis sous la forme d’un monstre géant (le léviathan) et le “Chasseur” retranché derrière les murs de son château. L’assaut aura lieu le jour de l’alignement de la constellation de la Licorne, appelé “jour du baptême”. car ce jour là la puissance de la licorne est sans limite.
 
 

Ce que j’en pense

Nous voici transportés après une mise en place rapide, dans une bataille titanesque, qui durera tout au long de l’album. Avec cette série, Mathieu GABELLA mélange les genres. En puisant dans les thèmes de la renaissance (la sortie de l’obscurantisme, la redécouverte du corps humain) et en y mélant un fantastique sombre et sauvage, il nous offre un scénario d’une rare densité, capable de rivaliser (toute proportion gardée) avec les grands livres fantastiques. L’univers qu’il décrit est sombre et cruel. La complexité de ce monde et sa cohérence sont des points forts de cette série. GABELLA a su inventer un monde chimérique, mélange de faits tangibles (Ambroise est un personnage réel) et d’imaginaire débridé.

Ce dernier tome est une longue bataille, semblable aux grandes scènes finales des blockbusters hollywoodiens, mais elle n’est pas linéaire pour autant. Mathieu GABELLA développe 3 attaques parallèles, tout en montrant les réactions et les contre-attaques. Sans nous perdre dans ces multiples combats, il nous livre quelques clés supplémentaires (bien utiles) qui changent les points de vue et les alliances.
Pour résumer, GABELLA développe un scénario complexe aux multiples intrigues, dans lesquels ses personnages vont se remettre en question et évoluer. Les amateurs de grandes épopées fantastiques (le seigneurs des anneaux, The game of throne) et de jeux de pouvoirs vont apprécier. Même si l’univers est brutal et glauque, la densité de ce monde et ses qualités de conteur méritent le détour.

Le dessin d’Anthony JEAN m’a attiré au premier regard. Jeune dessinateur de BD, c’est pour moi une vraie référence. Tout d’abord, son trait (classique) est parfaitement maîtrisé. Les perspectives sont parfaites et les personnages expressifs. Mais c’est surtout son modelé et sa couleur qui étonnent. En travaillant conjointement les volumes et la mise en couleur, il obtient un résultat quasi pictural. Frappant, étonnant, sublime sont les adjectifs que j’ai envie de donner au travail d’Anthony JEAN. Son travail préparatoire complète harmonieusement le scénario de GABELLA. D’une richesse folle, il met en image toutes les complexités et la grandiloquence des scènes inventés par son alter-ego scénaristique. Je suppose qu’avant de se lancer dans cette aventure graphique hors norme, Jean a multiplié les recherches graphiques. Ces “Primordiaux” sont variés à l’infinis et toujours totalement impossibles d’un point de vue anatomique. Le résultat est frappant, sombre et magnifique. Au delà des qualités exceptionnelles de dessinateur, Anthony JEAN sait mettre en place ces cases avec une belle efficacité, sans jamais nous perdre dans la multitude des personnages et des actions parallèles.

Pour résumer
Anthony JEAN et Mathieu GABELLA nous livrent le volet final, tout en fureur, de leur épopée médiaval-renaissance fantastique. Si vous avez lu les précédents tomes, découvrez cette fin militaire bouée de rebondissements. Si vous n’avez encore goutté aux aberrations fantastiques de ce duo d’auteur et que vous appréciez le fantastique épique, c’est une découverte qui ne devrait pas vous laisser de marbre. Il est temps pour vous d’en prendre une bonne dose en 4 tomes.

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