Salut, j'ai toujours une carte de cinéma illimité et j'ai toujours du temps à perdre. C'est donc avec une vive émotion que j'ai signé pour une nouvelle semaine de cure de films pourris. L'année dernière, j'avais, en cinq films : rit devant un film de Dany Boon, apprécié l'anatomie d'Ashton Kutcher, et développé une passion effrayante pour Justin Bieber. Les heureux élus de l'édition 2012 sont : John Carter, Target, Projet X, La Colère des Titans, et Mince Alors !. Eh ouais, je me fous pas de votre gueule.
John Carter, d'Andrew Stanton
Les gentils dessins animés de Disney ne sont plus. Le premier groupe de divertissement au monde préfère maintenant sortir des films d'action visant un public aussi vaste que son budget. Le petit dernier s'appelle John Carter, du même nom que le héros inventé par le romancier américain Edgar Rice Burroughs il y a cent ans. Le pitch est beaucoup trop compliqué à comprendre pour un gamin. En gros, John Carter est un officier sudiste qui a quitté les armes pour se consacrer à la recherche d'un trésor. Il est aussi très triste parce que sa femme et son fils ont été tués. Un jour, après une course poursuite avec des Indiens, il trouve une grotte avec un symbole intrigant. Là, un mec habillé en robe noire sorti de nulle part le menace avec un biper. Juste après, John Carter se retrouve sur Mars, qui est une planète habitable au fait, et qui s'appelle Barsoom en vrai. On ne sait pas trop comment, mais ici, John Carter peut faire des sauts super haut et super loin, comme s'il volait. Mais continuons, parce que là, l'intrigue n'a toujours pas commencé. Donc c'est un peu le bazar sur Mars, deux clans se font la guerre depuis des années, des Gentils et des Méchants. John Carter rencontre la princesse des Gentils, et comme elle est bonne dans ses minuscules tenues qui serrent ses gros einss, il décide finalement de l'aider à combattre les Méchants. Comme l'histoire est assez dense, le film dure plus de deux heures, c'est long. Mais c'est assez bien fait (le type à la réalisation a aussi fait Wall-E et Le Monde de Nemo, j'aimais mieux ceux-là) pour qu'on ne s'ennuie pas trop. Les garçons se concentrent sur la poitrine de la princesse et les filles comme moi apprécient le physique de Taylor Kitsch (de la série "Friday Night Lights"), qui a la bonne idée de se balader torse-nu sur l'écran. D'ailleurs il me fait un peu penser à un Jared Leto avant qu'il ne devienne emo. Du coup, John Carter est plutôt appréciable, pour un blockbuster de chez Disney. Il y a aussi Willem Dafoe dans le film, mais on ne le reconnait guère, voyez plutôt.
Target (This Means War), de McG
Ahhh, voilà un film où le synopsis tient vraiment en deux lignes (prends ça, John Carter). Deux agents de la CIA super copains se rendent comptent qu'ils sortent avec la même fille (Reese Witherspoon), ils décident de continuer ainsi jusqu'à ce que la blonde choisisse son préféré. Un gros film américain pour les filles, en somme. Même si les mecs dans la salle de ciné ont beaucoup rigolé aussi. Target est vraiment une bonne comédie romantique/d'action, avec les bons gags, les personnages attachants, et les gros beaux gosses. Et puis c'est prenant, cette compétition, on est team Tom Hardy ou team Chris Pine. Malheureusement, la fin n'a pas récompensé mon agent secret préféré, mais c'est pas grave, j'ai quand même trouvé un nouveau film de fifille parfait pour les soirées pyjama. Target a rempli son contrat.
Projet X, de Nima Nourizadeh
Vous l'aurez déjà remarqué, je suis quelqu'un de très tolérant en matière de cinéma, et je peux apprécier pas mal de navets. Il m'arrive très rarement, au milieu d'une séance, de me demander ce que je fous dans cette salle de ciné. Pourtant, c'est arrivé avec Projet X. C'est l'histoire d'un jeune garçon pas très populaire, Thomas, qui va avoir 17 ans. Pour son anniversaire, ses amis l'entraînent à organiser une énorme fête chez lui pendant que ses parents ne sont pas là. Et évidemment, ça dégénère, classic shit. On se croirait dans un clip sur MTV ou dans les archives de Lastnightsparty. Tout est là, et même plus : alcool, ecstasy trouvée miraculeusement, piscine, meufs bonnes et à poil, descentes de police, nain méchant, dealer vénère, DJ qui passe de la musique pas trop mal mais ultra convenue, petit chien, destructions en tout genre... On se demande vraiment quel est l'intérêt de ce film. C'est vraiment ce dont rêvent les jeunes maintenant ? Leur conception de l'amusement ? Oh merde, soit je me suis trompée d'époque, soit je suis déjà vieille, mais il y a un truc qui ne va pas. Les teen movies étaient plus sympa avant. Là, c'est un tissu de clichés, de n'importe quoi, difficile d'en tirer quelque chose. J'ai juste eu l'impression d'avoir perdu mon temps. Et encore, une chance que le personnage principal soit attachant, sinon j'aurais crié au scandale. Ce film fera peut être fantasmer les petits clubbeurs de 16 ans et les gens qu'on croise dans le tram le jeudi soir avant d'aller à des soirées médecine. Ma soirée d'anniversaire à moi va paraitre super lounge à côté, et c'est franchement pour le mieux.
La Colère des Titans, de Jonathan Liebesman
Incroyable mais vrai, il y a encore des gens pour réaliser des péplums. La Colère des Titans est plus ou moins la suite du Choc des Titans, sorti en 2010, ça donne envie hein ? Moi déjà je suis super vénère parce que le titre nous induit complètement en erreur. On imagine qu'il va y avoir de grosses batailles entre des Titans très en colère et les hommes, or il n'en est rien. Il n'y a qu'un Titan, Cronos, et on ne le voit pas tant que ça dans le film. Le scénario s'écarte pas mal de la mythologie grecque : Persée, le demi-dieu qui a combattu le Kraken, doit aller secourir son papa Zeus, qui est enfermé par Tonton Hadès et frangin Arès dans le Tartare pour que ses superpouvoirs soient livrés à Papy Cronos, qui veut reprendre du poil de la bête et, pourquoi pas, attaquer tout le monde ensuite... Franchement, peut-on vraiment attendre quelque chose de cela ? Oui, les dieux sont tout sauf imposants, oui, Sam Worthington, qui campe Persée, manque vraiment de charisme, oui, l'histoire n'est pas très bien amenée. Mais ce n'est pas ce que l'on demande à ce genre de films. Au mieux, on espère voir de bons effets spéciaux, et pour le coup, c'est vraiment réussi, Cronos est bien titanesque. Je ne peux pas blâmer un film dont je me fous complètement en fait.
Mince Alors ! de Charlotte De Turckheim
Pour être honnête, je ne savais pas que Charlotte De Turckheim avait réalisé des films. Je pensais juste que c'était Madame le proviseur. Que nenni. Mince Alors ! est son troisième film. J'ai vu l'affiche dans la rue et me suis dit que ça rentrerait bien dans ma semaine de film nazes, ça sentait à plein nez le portrait bien cliché des femmes d'aujourd'hui qui, les pauvres, sont enfermées dans le diktat de la minceur, alors que regardez, comme on est jolie quand on est ronde. Et oui, c'est un peu ça, Mince Alors !. On suit les aventures d'une petite poignée de personnes avec un certain embonpoint qui décident de partir un mois en cure d'amaigrissement à Brides-les-Bains. Mais ce que je ne pouvais pas prévoir, c'est que le film est beaucoup plus qu'un article de Big Beauty. Les différentes histoires sont assez intéressantes, les personnages archi attachants, et le sujet de l'obésité est traité de façon intelligente, le film propose davantage de réfléchir plutôt que de donner des leçons. En fait, j'ai bien aimé Mince Alors !, c'est un feel good movie réussi. Peut être que j'ai le coeur d'une quarantenaire grassouillette au fond.