A force de baigner dans le cortisol, le nom que l’on donne à l’hormone du stress, les cellules du système immunitaire sont « endormies ».
Le stress peut être source de maladies, c’est bien connu. Encore fallait-il qu’on en ait la preuve. C’est désormais chose faîtes, grâce à des chercheurs de l'université de Pittsburgh qui cherchaient à comprendre comment l'organisme de personnes en bonne santé réagissait à une infection selon qu'ils soient stressés depuis plusieurs semaines ou pas du tout.
Pour leur expérience, les scientifiques ont travaillé sur le rhume. Premièrement parce qu’il s’agit d’une maladie bénigne et courante (qui se provoque facilement chez les volontaires en bonne santé). Deuxièmement parce qu'il est aisé de suivre l’évolution de la maladie (les symptômes sont faciles à repérer). Enfin, dernier argument, le rhume a été bien étudié, notamment du point de vue des réactions immunitaires locales (nez).
Système immunitaire et cortisol
Il faut savoir les gens stressés ont généralement un taux plus élevé de cortisol, une hormone au puissant rôle anti-inflammatoire libérée par les glandes surrénales en réponse à une agression. Toutefois, cette expérience inédite a montré que le système immunitaire des stressés finit par s'adapter et par résister à l'action du cortisol. Autrement dit, les cellules immunitaires sont en quelque sorte « endormies », ne répondant pas au message anti-inflammatoire du cortisol qui leur est adressé.
En résumé, sous l'effet d'un stress prolongé, le niveau de résistance des cellules au cortisol augmente. Dans ce cas, l'inflammation et le développement de l'infection sont favorisés (puisque l'effet anti-inflammatoire du cortisol est atténué).
Expérience et résultats
Après administration des doses virales de rhume dans les narines, les « cobayes » ont subi des tests immunologiques au cours des 5 jours d'hospitalisation imposés. Les chercheurs souhaitaient observer ce qui se passait dans l'organisme, sur le plan immunitaire, et surveiller l'apparition ou non de symptômes respiratoires.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats de l’expérience parlent d’eux-mêmes : ce sont les patients dont le système immunitaire était endormi depuis plusieurs semaines, du fait d’un stress prolongé (avec la résistance au cortisol la plus nette), qui ont eu un rhume dans les jours qui ont suivi l'exposition au virus. Stress et maladies, la relation n’est désormais plus à prouver.