Chaque lundi, le rendez-vous est pris. On se délecte des phrases cultes de Norbert. On transpire à l’unisson avec Cyrille Zen. Ou encore on est subjugué par les lamelles de carotte de Jean. Bref, Top Chef c’est une aventure “humaine” extraordinaire. La dernière fille du groupe, Tabata, est partie. Elle ne pourra plus crier “arrête de faire les gamins”. Pour finir en beauté, portraits de trois finalistes “à la recherche d’un parti pris”.
Norbert TARAYRE, le caractériel
Il court, il crie, il gueule. Et il pleure. Norbert, c’est un condensé de spontanéité et de franchise. Quitte à dérouter les plus coincés du PAF. Cet orateur de 30 ans appelle ses collègues d’émission “papa” et “maman”. Plus que cela, il a une culture particulière. Ce grand téméraire n’hésite pas à éplucher les mangues avec une pelle à tarte ou à gobber des abbats. “J’ai découvert que j’avais une paire de baloches. J’en ai dans le froc“, appuie-t-il. Ce qui le différencie des autres ? C’est un autodidacte. Et il en est fier. A chaque épisode, il nous martèle son émouvant discours de galérien : “je veux montrer à tous ceux qui n’ont pas cru en moi jusqu’où je peux aller”. Car Norbert, n’a pas fait ses premiers pas de cuisinier chez Bocuse ou dans un lycée Hôtelier reconnu. Nono, il a passé “bac d’eau chaude, bac d’eau froide”. Et pourtant, il régale les chefs avec une cuisine mi-gastro mi-terroir. Bref, Nono, c’est LA révolution de la troisième saison de Top Chef.
Jean IMBERT, le graphiqueUne touche de cheveux, des petits yeux fatigués et des tonnes de légumes émincées : voilà ce qui caractérise Jean. Ce cuisinier de 29 ans a déjà son propre restaurant à Paris. Pourquoi ce bobo-parisien-à-mèche participe-t-il à l’émission ? “Je veux montrer à mon père qu’il peut être fier de moi”. Jean rejette la cuillère en argent de papa. Et impose ses légumes en folie dans l’émission. Mais quelques lacunes pèsent sur le candidat. “Quesaco cuisiner un lapin?” La tête de boeuf, il connaît pas. Et ne parlons pas des abats. A croire qu’il ne fait que des légumes dans son restaurant. Et pourtant, avec sa technique et sa créativité, il éblouit le juré. Personne n’oubliera sa salade de fruits présentée au chef Michalak, une oeuvre d’art. Elle arriverait presque au niveau du “petit potager” de Christian Constant ( ref finale saison 2, moment le plus émouvant de l’émission). On peut se demander si le chef Ratatouille ne se cache pas dans sa gouffa. Même Gislaine Arabian s’est fendue d’un compliment, ” un plat plein de pétulance” à propos de son canard. Le chevelu y a laissé sa larmichette. Finalement, un autre coeur d’artichaut ?
Cyrille ZEN, un regard de chèvre
D’avance, on ne peut qu’aimer son nom: zen. Même si il nous le sort à tort et à travers “aujourd’hui je suis zen”. Il ne faut pas abuser des bons jeux de mot. Cyrille, c’est le mec qui est au dessus. Déjà, il a eu son étoile avant le cuisinier vedette, Cyril Lignac. Et toc ! Pour qualifier ce cuisinier, un mot vient à l’esprit : la sueur. Tel le favori de l’an passé Pierre Sang, il rajoute son ingrédient personnel quand il cuisine. Ce qu’on aime, c’est son innocence. Car Cyrille quand il se retrouve en épreuve de la dernière chance face à Ruben (cuisinier débutant), il n’en mène pas large. Malheureusement, il lui manque cette “fougue” qui rend les cuisiniers attachants. A chaque coup, on n’a droit au “0 risque”. Un parti pris ? Que dalle ! Cyrille ne reproduit que ce qu’il fait déjà dans son restaurant. Mais est-ce que cela suffira pour remporter la finale ? Pour se différencier, il s’est mis en mode “machine de guerre”. Quitte à parler tout seul, façon Norbert.
Sandra Cazenave