L'Agence américaine de Biosécurité ou National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB) vient de changer d'avis sur la publication des 2 études portant sur le développement du supervirus de la grippe aviaire H5N1, jusqu'ici bloquées pour risque de biosécurité. Le comité recommande que le gouvernement des États-Unis autorise la publication complète des deux études controversées. L'OMS semble à ce jour à nouveau hors « de la boucle ».
Cette décision intervient 2 mois après que le NSABB et son président, le Dr Paul Keim aient appelé à une consultation mondiale sur la conduite et la publication desrecherches sur la grippe aviaire et aient publié, dans les 2 revues Science et Nature un avertissement sur le risque exceptionnellement élevé de publication sans conditions des recherches sur la grippe aviaire.
Le Conseil consultatif national de biosécurité (NSABB) a tout de même passé 2 jours en réunion, les 29 et 30 mars 2012, pour décider finalement qu'il autorise désormais la publication des deux études, l'une dans la revue Science et l'autre dans Nature, qui décrivent le processus suivi par les scientifiques pour développer un supervirus H5N1 de la grippe aviaire hautement pathogène transmissible à l'Homme. « Le Conseil a été invité à examiner les manuscrits révisés du Dr Ron Fouchier de l'Erasmus Medical Center et du Dr Yoshihiro Kawaoka de l'Université du Wisconsin pour émettre une recommandation sur la communication ou non des données contenues dans ces études. Pour son évaluation, la Commission a utilisé des outils d'analyse précédemment développés pour évaluer les risques et les avantages associés à la communication de ces recherches à double tranchant. Après mûre réflexion, le NSABB recommande à l'unanimité que le manuscrit révisé du dr Kawaoka soit publié dans son intégralité. Le NSABB recommande également la communication des données, les méthodes et des conclusions présentées dans le manuscrit révisé du Dr Fouchier ». Selon le comité du NSABB, de nouvelles preuves soulignent le fait que la compréhension de ces mutations spécifiques pourrait contribuer à améliorer la surveillance internationale et la sécurité en santé publique.
Cette décision met fin sauf revirement des autorités américaines ou mondiales à la controverse mondiale. La recommandation du NSABB doit être transmise au Secrétariat de la Santé américain et, si les responsables américains ne sont pas contraints de suivre ces recommandations, "elles ont tout de même du poids", commente Science Insider.
Source: Science Insider (Nature) « Breaking News: NSABB Reverses Position on Flu Papers”, NSABB « Dual Use Research News” (visuels CDC)