Sarkozy a donc du - pour la première fois - s’exprimer (malgré lui) sur ses relations avec la famille Bettencourt et sur les conditions du financement de sa campagne de 2007, tant décriée, tant sujette à controverse …
1 - Sarkozy ne “saurait” pas s’il a rencontré, il y a cinq ans, André Bettencourt !
Il prétend qu’il lui est “difficile” de se souvenir de faits ou de propos anciens de cinq ans … (syndrome anosognosique chiraquien ?) Comment d’ailleurs ne pas le croire puisqu’il a en effet oublié de tout ce qu’il a pu dire et faire en 2007 au cours de sa campagne et depuis puisqu’il n’a pas de bilan non plus ? Oubliées les promesses jamais tenues, les engagements chaque jour trahis, la volonté qui devait tout changer et qui aura fini par tout détruire ! L’amnésie, chez un président qui se prétend supérieur, pourrait inquiéter ! Mais chacun a bien compris qu’il s’agissait d’un alibi, une sorte d’échappatoire pour ne rendre compte de rien !
2 - Sarkozy se réfugie derrière la validation de ses comptes de campagne par le Conseil Constitutionnel !
C’est une constante chez les amis de Sarkozy, une sorte de protection naturelle ! Déjà, pour la campagne présidentielle de1995, le dépôt de 10 millions de francs sur les comptes de campagne Balladur avait suscité de légitimes interrogations. Balladur avait évoqué la validation de ses comptes de campagne par le Conseil Constitutionnel devant la mission d’information parlementaire relative aux circonstances ayant entouré l’attentat de Karachi ! C’est validé : y’a rien à voir …
On découvrira plus tard que cette validation s’est faite contre l’avis des rapporteurs, magistrats indépendants du Conseil d’Etat de la cour des comptes, en raison des irrégularités nombreuses que comportaient ces comptes ! Qui peut imaginer par ailleurs que si des sommes d’argent liquide ont été remises à Sarkozy par la famille Bettencourt, en 2007, en violation des règles de droit, celles-ci auront été portées sur les comptes officiels de sa campagne?
En fait, derrière cette argumentation se cache une double réalité :
• Un mépris du travail des juges, dont Sarkozy est coutumier ! N’avait il pas déjà qualifié de “fables”, les hypothèses sur lesquelles travaillait le juge Marc Trevidic au sujet de l’ attentat de Karachi ? sauf que …
• Refuser toute enquête par une instance judiciaire, pour se protéger, au motif que le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé …
Les affaires cernent de plus en plus le pouvoir actuel !
Il n’échappera pas à l’épreuve de la vérité dans le mépris des juges.