Exposition à partir du 4 avril 2012 à la librairie Elan Sud
233 rue des Phocéens - 84100 Orange
Vernissage en présence de l'artiste le samedi 21 avril
après la rencontre autour de l'autisme et le travail de Fernand Deligny
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Artiste peintre travaillant dans les Cévennes, Gisèle Durand-Ruiz s'inspire autant du pays que de sa famille ou des enfants autistes aux côtés desquels elle vit depuis de nombreuses années. De l'intime à l'universel, ses figures font trace d'humain gravée sur la toile, dans la pierre et dans le temps.
Gisèle Durand Ruiz est née à Saint Jean du Gard en 1949 d’un père maçon Cévenol, peintre-amateur, et d’une mère réfugiée de la guerre civile espagnole.
C’est pendant l’été 67 que s’implante dans les Cévennes une « tentative » de vivre autrement avec des enfants autistes, à l’initiative de Fernand DELIGNY. Gisèle Durand Ruiz s’associe à cette tentative, qui propose à des non-spécialistes et non-diplômés de prendre en charge les enfants autistes dans un réseau d’aires de séjour autour de Monoblet. À la demande de Deligny, elle commence à retranscrire les trajets des enfants. Cette cartographie de leurs “lignes d’erre” est montrée au Centre Georges POMPIDOU en 1980, dans le cadre de l’exposition Cartes et Figures de la Terre.
Les tracés de ces cartes révèlent un sens artistique qu’elle développe quand les activités du réseau lui en laissent le temps. Ses tableaux et dessins illustrent les ouvrages de Fernand Deligny publiés à partir des années 70. Le travail de Gisèle Durand Ruiz fut donc d’abord indissociable de l’expérience de la vie avec ces enfants et de la recherche engagée par Fernand Deligny autour de ce qu’il appelait la “vacance du langage”.
Le trait, le tracer, la ligne, étaient au centre d’une pratique qui engageait l’artiste à transcrire plutôt qu’à s’exprimer par le langage; à livrer l’image d’un territoire commun plutôt qu’à interpréter des stéréotypies autistiques. À partir de cette pratique cartographique autodidacte, Gisèle Durand Ruiz a développé un goût plus personnel de la peinture, toujours lié à la vie quotidienne et aux Cévennes où elle est née et a toujours vécu.
Les paysages, l’architecture et les traditions cévenoles sont associés aux portraits de ses proches ou à des études de
chevaux.
Grâce à des amis fidèles, qui l’ont suivie dans son travail, elle a régulièrement exposé dans la région, à Montpellier, à Nîmes, ou à
Marseille.
Elle a toujours assumé parallèlement ses responsabilités auprès des autistes et son activité artistique. La précarité de cette
“double vie” fonde l’originalité et la force de son travail.
Sandra Alvarez de Toledo