Les premières phrases : « Les nouvelles concernant Walter Berglund ne furent pas découvertes dans un quotidien local –Patty et lui étaient partis pour Washington deux ans plus tôt et ils ne signifiaient dorénavant plus rien pour St. Paul- mais la bonne société urbaine de Ramsey Hill n’était pas loyale à sa ville au point de ne pas lire le New York Times. «
Le Résumé de l’éditeur (quatrième de couverture) : Patty Berglund est-elle la femme idéale ? Pour Walter, son mari, la réponse ne fait aucun doute : c’est oui. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout bon. Mais qu’en pense-t-elle ? En renonçant à Richard, ce «bad boy» dont elle était amoureuse – et qui se trouve être le meilleur ami de Walter -, Patty a peut-être commis l’erreur de sa vie. Freedom raconte l’histoire de ce trio et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité.
Anatomie d’un mariage et d’une famille – les Berglund -, ce livre analyse les illusions, les déceptions et les compromis d’une génération de baby-boomers qui avaient rêvé un jour de changer le monde. Mais c’est aussi un acte d’accusation implacable à l’égard d’une nation qui a cessé depuis longtemps d’incarner ses propres valeurs. Qu’avons-nous fait de notre liberté ? se demandent les personnages de Jonathan Franzen. Et quel monde laisserons-nous à nos enfants, qui nous ressemblent si peu ? Pendant ce temps, les États-Unis livrent en Afghanistan et en Irak leurs propres guerres napoléoniennes, tentant d’imposer cette même liberté par la force.
L’Auteur : Jonathan Franzen est né en 1959 dans l’Illinois. Il a obtenu le National Book Award pour Les Corrections (Editions de l’Olivier, 2002). Il est également l’auteur de Pourquoi s’en faire ? (2003) et de La Vingt-septième Ville (2004). Paru aux Etats-Unis à l’automne 2010, Freedom y a connu un immense succès critique et public (plus d’un million d’exemplaires vendus). Il est en cours de publication dans 36 pays.
Mon avis : Trois personnages centraux : Patty et Walter Berglund, couple de la middle class américaine, et Richard, musicien, amoureux à la fois de Patty et de Walter.
Trois personnages qui ne cessent de se perdre et de se retrouver et qui tentent sans vraiment y parvenir avec leurs rêves de liberté des années 70 et leurs illusions passés. Patty se complait dans la nostalgie de son histoire d’amour ébauchée et avortée avec Richard, Walter lui se réfugie dans un mouvement écologique extrémiste aux dérives ahurissantes, quant à Richard il incarne à merveille l’éternel looser totalement imbu de lui-même.
Mais se livre se lit aussi à travers trois générations puisque on y rencontre à la fois les parents de Patty et surtout les enfants de Patty et Walter, à la fois totalement différents d’eux mais en même temps tentant eux aussi, et avec plus de réussite, de vivre avec d’autres rêves et d’autres illusions : leurs rêves à eux sont des rêves d’argent, de pouvoir et de consommation. D’où de nombreuses questions relatives à l’éducation et à ses conséquences sur le devenir des enfants.
Bien sur on lit aussi ce livre comme une critique violente de l’Amérique de Bush.
C’est donc dense, très dense, trop lent disent certaines critiques, trop haché disent d’autres –sensation liée en partie à la construction du livre puisque les différentes parties sont écrites comme des points de vue de différents personnages- mais je me suis faite totalement embarquer dans l’univers complexe et tourmenté de ces personnages.
Et régulièrement, je me surprends à me demander encore qui était la clé de voûte du trio, vers lequel tendait l’amour des 2 autres, s’il s’agissait-t-il de sentiments bilatéraux symétriques ou d’une absence totale de vrais sentiments, d’un narcissisme purement égocentrique …
Infos pratiques : Editions de l’Olivier – 2011 – 718 pages – 24,30 €.