est la mode en ce moment dans les médias : les sondages, sencézs représenter nos intentions de vote, nous narrent semaine après semaine pou qui la population française compte voter. Outre le fait qu’ils sont fluctuants, à l’image de nos opinions (jusque là, rien que de très normal), outre qu’ils ne représentent que nos intentions de vote, mais pas nos opinions politiques réelles (en avons nous réellement, au delà de nos petites velléités corporatistes, personnelles, familiales, et je veux avoir un emploi et le gouvernement s’y prend mal, mais ce candidat à la présidence s’y prendrait encore moins, bien, … et quelles que soient nos problèmes personnels), mais nos opinions médiatisées, celles même que nous nous créons sur la base de la lecture des médias.
Ce balancement bien compréhensible, entre notre responsabilité personnelle d’électeur, et notre vision d’ »homo mediaticus » influençable à merci, pensons nous, est bien représenté par ces mesures d’opinions : ce sont des opinions, mais pas de s choix. Ces agences de mesure de l’opinion font oublier cette chose pourtant évidente dans une démocratie : le votre de chacun, c’est une responsabilité, et pas juste une chose qu’on demanderait à faire un ou deux jours par an. On pourrait également critiquer le choix des questions proposées aux sondés, du genre « êtes vous pour ceux qui se disent pour ou contre ceux qui se disent contre ? » et autres billevesées, justifiées uniquement par d’autres disciplines comme la psychologie des masses par exemple. L’objectif de ces questions est de cerner au mieux une opinion qui reflèterait au mieux les intentions réelles de vote. Et ces sondages sont vendus aux commanditaires, de façon tout aussi évidente sur la base d’une véridicité, dont les preuves sont leur réussite apparente. On en oublierait presque les fondements de la statistique :l’existence de marges d’erreur.
Tout autant calculées que les pourcentages d’opinions eux-mêmes, les marges d’erreur reflètent le pourcentage de véracité du sondage lui même ou plutôt de ses résultats, à savoir, plus l’erreur est importante, mois le sondage reflète la réalité. Or, et c’est bien là le hic, les marges d’erreur sur les sondages d’opinion n’ont jamais été aussi importantes que pour cette élection présidentielle. Serait-ce parce que les méthodes sont devenues plus fines ? Serait-ce parce que nos opinions sont changeantes, fluctuantes, labiles dans les médias ? Ne saurions nou% le résultat. et l’argument permettait de garder la tête haute : presque tout le temps, le sondage est juste, mais la mage d’erreur, ce petit grain qui enraye la machine mathématiques pas penser, réfléchir ? Notre opinion serait elle soumise aux médias, à ce que dit l’un, puis l’autre ? Pourquoi pas …
La marge d’erreur est pourtant l’objet mathématique qui rend toute mesure d’opinion plus sure. C’est l’argument scientifique par excellence. Sauf que, si on la vendait avec le sondage d’opinion, le commercial de l’agence ne gagnerait pas beaucoup de contrats : comment arriver à vendre des sondages qui reflètent au mieux la réalité, alors qu’il y a une marge d’erreur, qui démontre que la mesure recèle par essence sa marge de fausseté ? On pourrait en dire autant de toute donnée scientifique soumise à la marge d’erreur, un médicament testé contre son placébo par exemple. Cela ne nous empêche pas de l’acheter …
Là où le truc devient un peu scabreux, c’est lorsque on utilise, particulièrement en ce moment ou les sondages d’un agence contredisent celles d’une autre, les marges d’erreur justement pour justifier leur approximation. rappelez vous le fameux « Non » au référendum sur la nouvelle constitution européenne : les sondages donnaient des résultats positifs, mais c’est le « Non » qui l’a emporté ! Ont suivi des explications sur les plateaux télé concernant ces fameuses marges d’erreur, qui ne pouvaient jamais assurer à 100% le résultat, qu’il était toujours possible de se tromper, mais que heureusement, la marge d’erreur est là pour nous le rappeler …
Cette marge dans la page de nos opinions est un caillou dans la chaussure du sondeur, mais aussi une bénédiction : elle rend impossible l’affirmation pleine et entière d’une vérité à partir de nos opinions (bonne nouvelle), mais en même temps, elle permet, en temps de crise, de continuer à vendre le produit, même s’il ne signifie plus grand chose …