Hier soir, alors que je m'affairai dans la cuisine, pendant que madame nous concoctais des lasagnes à l'Italienne, que je me désespérais de ne pouvoir rien faire pour l'aider, j'entendis mon portable sonner. Je cavale vers lui pour répondre, je l'ouvre et une voix sombre et grave me demande s'il s'agit bien de moi, oui, qui d'autre aurait répondu ?
Toujours est-il que la voix continue en disant : Je suis monsieur l'éditeur des éditions qui ont un contrat avec vous.
Je ne m'attendais pas à celle-là…
Il est vrai que j'ai un contrat avec un éditeur pour mes poèmes. Ce contrat signé, le bon à tirer validé, je m'impatientais sereinement, sauf que l'éditeur en question a perdu le bon à tirer. Pôve garçon, il suffisait de me le dire, et c'est d'ailleurs ce qu'il faisait, vers vingt heures hier soir. D'après lui, mon recueil de poésie devrait sortir, enfin, être imprimable dès aujourd'hui et, être enfin accessible sous format papier. Assurément, c'est un grand moment pour un auteur, fusse-t-il inconnu. Je n'attends rien de particulier de cette petite réussite, mes poèmes sont en libre service, gratuitement sur mon autre blog et sur un autre site de textes et de poésie de Stéphane Termoise. En faire un commerce ne m'intéresse pas, je ne peux vendre quelque chose d'aussi personnel, je le partage avec ceux qui aiment ce mode d'expression. Il y a déjà une traduction de deux de mes poèmes, par la faculté de Pise, en Italien, sur la demande de l'un des professeurs de cette université qui avait apprécié mes sonorités. Mes textes migrent sur des sites de poésie francophone, et suivent leurs chemins au gré des amateurs, sans que je n'y trouve rien à redire. Non, la publication n'avait pas pour but de vendre, mais juste de certifier que j'en suis bien l'auteur. Pour info, les lasgnes étaient très bons, comme d'habitude !