Rénovation urbaine et prévention sécurité pour déplacement des femmes en particulier

Publié le 03 avril 2012 par Micheltabanou

La sécurité urbaine représente un des enjeux clés de l’égalité des femmes et des hommes. En milieu urbain la majorité des femmes vivent au quotidien un sentiment d’insécurité. Elles limitent leurs déplacements et leurs activités par peur d’être agressées. Cette situation les rend particulièrement sensibles aux divers éléments de leur environnement qui contribuent à les insécuriser ou à les rassurer. L’expérience du quotidien les rend aptes à déceler les problèmes et à apporter des solutions concrètes. C’est ce que je voudrais évoquer dans le cadre de la réhabilitation du quartier de la Redoute. Bien entendu je ne doute en rien de l’efficacité des solidarités, de l’efficience du lien social développé par les services municipaux et le réseau associatif mais je m’inscris dans une logique d’approche de prévention sur la typologie d’aménagement urbain du territoire, du quartier afin de limiter le zonage ou les parcelles à potentiel insécuritaire. Il faut débattre des facteurs reliés au sentiment d’insécurité des femmes car ce sentiment est une réaction directe à la réalité diffuse et omniprésente du risque d’être victime d’actes d’agressions et il est une conséquence directe de la violence faite aux femmes dans la société et est renforcé par les inégalités socio-économiques entre hommes et femmes. Il empêche les femmes de profiter pleinement et librement des activités et des services de la communauté par peur d’être agressées. Il faut accepter que le sentiment d’insécurité devienne un indicateur privilégié pour analyser et réaliser des projets.

Il faut impérativement s’engager dans nos plans de rénovation de quartier, comme celui du projet Redoute, à inscrire dans notre réflexion des principes d’aménagement sécuritaire. Evoquant cela je sais que je vais être raillé, moqué et le comble d’ironie comme hier soir par une femme… La confusion mentale ou dogmatique qui ne voit que du flic dans le sécuritaire établit une barrière intellectuelle sur divers types de prévention que certains de mes amis, en noyant le poisson, n’ont de cesse d’esquiver ! Ma raison me fait quant à elle esquiver cette moquerie puérile qui tend à nous faire passer pour des imbéciles au mieux ou des paranos au pire ! Oui nous ne sommes pas dans le Bronx comme cela a été entendu hier!  je répondrais que nous ne sommes pas non plus dans la caricature! et c'est bien parceque le "modèle" américain n'est pas le mien que je ne veux pas risquer de l'importer comme se sont imposés les coca, les fast food, les séries télé,.... et que mon attachement à une vertu de prévention en terme d'insécurité ne me fait pas porter mon regard sur la gestion toute sécuritaire développée à Moscou en héritage de méthodes que nous récusons tous. La perche m'a été tellement tendue pour une telle réponse.

Il faut pouvoir définir des principes d’aménagement sécuritaire qui renvoient chacun à un comportement ou une action : la signalisation et l’orientation (savoir où l’on est et où l’on va), la visibilité (voir et être vu), l’animation par la fluidité du passage, la surveillance formelle (obtenir du secours), l’aménagement et l’entretien (vivre dans un lieu propre et accueillant) et la mobilisation de la population (agir ensemble). Ces critères sont à prendre en compte comme grille de lecture, pour faire l’analyse ou concevoir des aménagements urbains. Il s’avère plus facile de déterminer les causes physiques de malaise dans un quartier, une rue et donc de poser des actions pour corriger la situation.

Dans un autre post il sera question de voir les différentes barrières physiques qui rendent un aménagement urbain particulièrement pénible aux déplacements des femmes, en raison de leur condition, des enfants et des personnes âgées et handicapées en raison de leur fragilité. Le groupe des élus socialistes, notre collègue C. Avognon-Zonon en charge de la Politique de la Ville, sommes très attentifs et veillons à ce que cette approche de prévention urbaine dans la gestion des réhabilitations de quartier soit prise en compte par les cabinets d’étude, les élus et surtout les habitants. Je crois que nous pourrions mettre en place un comité, concernant les femmes, de « marcheuses » qui fixées sur le terrain au quotidien établirait un état descriptif bien réel des dangers sentis et de ceux facilement appréhendables.