De nos jours, les cross-over font partie intégrante du paysage vidéoludique. Qu’il s’agisse d’une simple apparition d’un personnage dans un univers qui n’est pas le sien (par exemple Mortal Kombat qui invite Kratos de God of War à son tournoi), ou d’un mélange complet de deux mondes qui, de par leurs similitudes et points communs, peuvent aisément cohabiter (Mario et Sonic aux JO, Robocop vs Terminator, ou pour parler cinéma, le futur Marvel’s The Avengers ou encore Freddy vs Jason), le concept semble énormément plaire aux éditeurs. Que ce soit par paresse, par manque d’imagination ou tout simplement par appât du gain, ceux-ci pensent certainement avoir trouvé là une occasion de se remplir les poches sans trop se creuser les méninges. Cependant, il ne suffit pas d’associer deux noms de licences à succès pour faire à tous les coups mouche auprès du public, surtout lorsque ces franchises rassemblent deux communautés souvent bien distinctes de gamers ou de cinéphiles. Capcom, l’ayant bien saisi, a jusqu’à maintenant fourni un gros travail lors de chacune de ses précédentes tentatives. Ceci a payé car nous avons eu droit de leur part à quelques perles dans le domaine des jeux de combat, Marvel vs Capcom en tête. Preuve en est que leur savoir-faire dans le domaine n’est pas à discuter. En voulant cette fois-ci opposer une de ses séries fétiches, à savoir Street Fighter, à un autre mastodonte de la baston, le bien nommé Tekken, c’est à du très lourd qu’ils se sont attaqués. Attendu au tournant par beaucoup de fans des deux camps, le titre a enfin daigné pointer le bout de son nez. Voyons ensemble ce qu’il en est.
Deux monstres de la baston pour un carton ?
Alors, ça pique ou ça chatouille?
En voyant le titre du jeu, nous sommes forcément amenés à nous poser la question suivante : a-t-on droit à un jeu avec un système de combat en 2D ou 3D ? La réponse est donnée en sachant que celui-ci partage les mêmes racines que l’excellent Street Fighter IV. De ce côté-là, avantage aux fans de la baston vue de côté. Pour les autres, sachez que Namco Bandai prépare en ce moment un « Tekken X Street Fighter ». Initialement annoncé pour 2012, il semblerait cependant que le développement du soft accuse un peu de retard. Malgré le peu d’infos filtrant à ce sujet, une chose est malgré tout d’ores et déjà confirmée, c’est qu’il se jouera en 3D. Patience donc.
Petite parenthèse fermée, revenons à nos moutons, ou à nos fighters en l’occurrence. Après avoir inséré le disque dans la console, lancé le jeu et passé le petit film d’intro, un tour rapide dans le menu des paramétrages permet de constater l’apparition de quelques éléments nouveaux, dont un système de gemmes. « Qu’est-ce donc et à quoi cela peut-il servir dans un jeu de baston ? », me direz-vous. Il s’agit simplement de bonus qui, une fois les conditions d’activation remplies, offrent temporairement un avantage offensif ou défensif à son combattant. Cependant, elles n’influencent que très peu l’issue des combats et s’il n’y avait pas le joli effet lumineux qu’elles produisent sur les persos une fois activées, elles passeraient quasiment inaperçues. Autre originalité, les quicks combos. Afin de permettre aux novices du genre de pouvoir sortir des combos assez impressionnants sans devoir passer des heures à essayer d’enchaîner des séries de touches, une simple pression sur un bouton permettra d’exécuter, sans se fouler, une suite de coups bien placés. Nous avions déjà pu voir un procédé similaire dans la version 3DS de Street Fighter IV et bien que ceci ait pour principal défaut d’enlever une bonne partie du charme de ces enchaînements, il faut avouer qu’il peut être parfois agréable de les placer sans avoir à démonter son pad… Mais que les habitués de la castagne se rassurent, la technique n’a pas été laissée en rade, bien au contraire, et il faudra beaucoup d’entraînement pour pouvoir maîtriser totalement son perso. Enfin, nous devrions plutôt dire « ses persos » car nous avons affaire ici à un système de combats à deux contre deux.
Petite séance de maquillage...
Tout comme dans la série initiatrice du genre The King of Fighters, exemple repris plus tard par Tekken Tag Tournament et autre Dead or Alive, il est possible en cours de round de switcher entre les membres de son team. Inutile de dire que ceci multiplie la palette de combinaisons offertes, tant au niveau des combos réalisables que des affiches de combats. Rien à redire de ce côté-là, la diversité des coups à disposition est gigantesque et il faudra y passer pas mal de temps avant d’en avoir fait le tour. C’est un vrai régal de commencer une attaque avec un perso et de passer le relais à son binôme pour qu’il la termine. Pouvoir lancer un assaut à deux simultanément afin d’attaquer de toutes parts son adversaire jusqu’à ce qu’il soit complètement débordé et ne puisse plus anticiper tout ce qui lui tombe dessus est également fort sympathique. Vous l’aurez compris, la notion d’équipe avec un grand « E » prend ici toute sa valeur. Pour appuyer et illustrer ceci, lorsque la défaite se montre dangereusement proche et que l’adversaire s’apprête à donner le coup de grâce, le mode Pandora est là pour tenter de sauver la mise. Il s’agit d’une sorte de furie qui, une fois déclenchée, terrassera le personnage l’ayant provoquée mais décuplera par la même occasion la force de son coéquipier durant un certain laps de temps, lui permettant ainsi d’enchaîner les coups spéciaux sans se soucier de la barre de chargement. Cependant, ce sacrifice désespéré est risqué car à la fin du compte à rebours, l’équipe ayant eu recours à cette stratégie sera immédiatement déclarée perdante si elle n’est pas parvenue à terrasser son opposant, les rounds prenant fin lorsque l’énergie de l’un des deux membres tombe à zéro. Un peu stressant comme situation et donc à utiliser avec beaucoup de prudence.
Le mode multi en réseau tient parfaitement la route et ressemble à ce que l’on connaît déjà dans le domaine. Le jeu en ligne propose également un canal replay, bien connu et relativement apprécié des connaisseurs. Ainsi, lorsqu’un combat vous semblera être exceptionnel et que vous voudrez fièrement le partager avec le monde entier, vous aurez la possibilité de l’uploader et, accessoirement, de regarder et d’étudier les KO des autres joueurs. Lorsque l’on ne connecte pas sa console et que l’on joue en local, chacun des quatre combattants à l’écran peut être dirigé par un joueur différent. C’est très fun et les soirées entre potes à se mettre des pains auront tendance à vite devenir une habitude.
Faites votre choix…
Il y a comme un petit côté allumé, non?
Au niveau du casting, le nombre de personnages jouables dès le départ est plus que correct. C’est parmi un total de 38 combattants, équitablement répartis entre les deux camps, qu’il faut choisir ses deux mercenaires. Gros regret cependant, Capcom a pris la mauvaise décision de ne pas proposer directement l’ensemble de ses combattants mythiques. Par mythiques, il est sous-entendu les huit personnages issus de Street Fighter II. Les fans de la première heure crieront certainement au scandale en apprenant que l’un de ces personnages manquants à l’appel est disponible en DLC… En contrepartie, et certainement pour suivre le ton parfois décalé de l’univers de Tekken, les programmeurs ont inclus Megaman, Pacman, Kuro et Toro dans la liste des invités. Ça n’apporte rien d’exceptionnel, nous sommes d’accord, mais au moins ça a le mérite de donner au soft un petit côté timbré. Autre convive, de marque cette fois-ci, Cole d’Infamous. Attention cependant, ce dernier n’est jouable que dans les versions PS3 et PS Vita, exclu Sony oblige.
Au niveau visuel, l’effet cell-shading utilisé pour Street Fighter IV a été repris ici. Le côté cartoon des personnages passe parfaitement à l’écran et n’altère en rien l’air méchant qu’arborent certains (Yoshimitsu, pour prendre un exemple…). Les stages sont également très variés et joliment réalisés. Les combats prendront place au hasard, pour ne citer que quelques décors de fond, dans une navette spatiale, au Pôle Nord ou encore dans un parc préhistorique inspiré d’un certain film de Steven Spielberg. Cependant, il aurait été fort appréciable que, pour une fois, qualité rime avec quantité. En effet, ces arènes, au nombre de neuf, sont bien trop peu nombreuses car avec autant de combattants, une quinzaine de niveaux différents auraient été les bienvenus. Mais étant donné que ce n’est pas ça qui fait le principal attrait du jeu, ce défaut est plus ou moins pardonnable.
En résumé:
Mauriz
+ la nervosité des combats, les fights à 2 contre 2, le mode multi-joueurs en local, deux grands noms de la baston réunis sur un seul titre
- Un jeu destiné principalement aux fans de Street Fighter ? Mais alors où se cache donc Honda ?!? Le système de gemmes. Les DLC sauce Capcom, à savoir un tantinet abusifs
FicheType: Jeu de baston
Graphismes: Bande Son: gameplay: scénario: Durée de vie: |
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