...Chef d'oeuvre en approche !
Ceux qui auront lu le titre de l'article l'auront déjà compris, je vais vous parler de Rayman Origins, sorti il y'a quelques jours sur PC.
En titre de préambule, je tiens à signaler que j'ai fait tout le jeu en coop avec un ami et que ça influencera grandement mon test... *Touptouptouptouptoup* et aussi que je suis un grand fan de la série Rayman depuis tout petit *Touptouptouptoup.. Toudoup !*. ok, ma jauge de subjectivité est remplie, on peut commencer.
Rayman c'est quoi?
Pour ceux qui vivraient dans une grotte depuis plusieurs années et qui n'auraient pas lu cet article écrit maladroitement il y a quelques temps, ou pour ceux qui l'auraient tout simplement oublié avec le temps (honte à vous !), Rayman est un charmant personnage sans bras ni jambes (ni cou d'ailleurs), héro de jeux de plateforme qui arrive à voler en faisant tourner ses cheveux... Oui, les Rayman sont des jeux assez délirants (et plus ça va, plus je pense que les développeurs augmentent leur dose quotidienne de LSD régulièrement).
Rayman était à la base un excellent jeu (plus quelques jeux éducatifs basés sur ce premier jeu) en 2D avant de réussir avec brio un passage vers la 3D avec Rayman 2: The Great Escape. Je ne peux que vous conseiller d'y jouer, il est vraiment superbe sous tous les points de vue. Puis il y a eu Hoodlums Havoc, également en 3D et également excellent. La licence s'est ensuite un peu fourvoyée sur Wii avec les Lapins Crétins, dans un autre genre (je ne l'ai pas testé, la version PC, sans wii-mote présente très peu d’intérêt). Et c'est aujourd'hui en 2D qu'il nous revient (d'où son titre Origins qui n'a en fait rien à voir avec le scénario). C'est sans surprise un jeu excellent.
Toutes les images sont tirées du jeu, sans retouches, oui, c'est joli. Cliquez dessus pour les voir en taille réelle (désolé j'ai dû les voler sur internet, mon pc n'a pas l'air de vouloir faire de screens de ce jeu).
Origins
Pour moi ce qui caractérise un Rayman c'est avant tout le soin apporté aux jeux. Tout, absolument tout est réussi dans cet opus. S'il a fait un retour à la 2D ce n'est pas dans un style rétro comme ça se fait de plus en plus depuis l'avènement de Minecraft mais bien dans un jeu aux graphismes magnifiques. Les décors sont soignés et variés, les animations sont (très) fluides et tout simplement hilarantes. La cerise sur le gâteau c'est que ce choix de la 2D plutôt que de la 3D a apparemment fortement influencé sur le prix puisque il ne coute que 30 euros sur Steam contrairement aux Skyrim et compagnie. Pourtant je vous jure que le jeu est tout aussi (si pas plus) soigné que ces jeux coûtant un bras. On retrouvera 6 zones complètement différentes avec des décors assez variés à l'intérieur de ces zones toutes plus jolies les unes que les autres.
Ces graphismes sont appuyés par une très jolie musique collant bien à l'ambiance des niveaux. La palme d'or revient au banjo délirant des courses-poursuites avec les coffres (j'y reviendrai). Je regrette un peu qu'il n'y ai pas plus de titres en jeu mais j'imagine que c'est le prix à payer pour cette qualité.
Niveau gameplay c'est une véritable claque. Tout d'abord, je l'ai déja dit, c'est fluide, très fluide. Les combats sont vivants et dynamiques. Contrairement au premier jeu Rayman où on devait attendre que le poing de Rayman revienne pour taper à nouveau, ici c'est une véritable avalanche de coups. Les persos donnent des claques et coups de pieds en tout genre, on peut tuer les ennemis en leur rebondissant dessus à la Mario et le joueur dispose d'un éventail assez large (pour un Rayman) d'actions spéciales débloquables au fur et à mesure du jeu: nager, planer, changer de taille,...
Comme toujours Rayman peut courir et le pouvoir de courir au mur débloqué au bout d'un moment permettra à votre personnage de rivaliser avec un certain hérisson bleu nommé Sonic. Bref, le jeu est nerveux, très nerveux et certaines phases nécessiteront des réflexes surhumains dans des courses-poursuites effrénées.
Au niveau de la difficulté, ce jeu n'est pas pour les tapettes. Fans du 4e Prince of Persia, passez votre chemin (qui vous a laissé sortir d'ailleurs?!). Sans tomber dans le hardcore, ce Rayman (comme tous les Rayman d'ailleurs) est un jeu difficile. Vous devriez pouvoir arriver au bout des niveaux sans trop de difficulté mais faire les choses bien exigera un peu plus de skill et les quelques boss, tous plus délirants les uns que les autres exigeront de vous quelques prouesses (genre le niveau de l'estomac). Et si ça ne vous fait pas peur, sachez qu'une zone avec une fin bonus récompenseras les plus téméraires d'entre-vous. Mais pour ça il faudra trouver les 10 dents rouges qu'on obtient dans des niveaux optionnels dont le but est de poursuivre un coffre à l'aide de sauts millimétrés. Vous pensez que ça a l'air facile? AH AH AH AH AH AH AH AH !
Pour faire simple, vous n'avez pas droit à l'erreur... ou alors juste un peu. Ici pas de barre de vie, le moindre contact avec un ennemi, une pique, un gouffre, etc est mortel. Il y a bien quelques fioles vous donnant un coeur par-ci par-là dans le niveau mais ce coeur ne fera jamais que de vous donner une faible seconde chance puisque bien souvent vous serez de toute façon propulsé directement sur un autre objet piquant et qu'il ne vous sauvera pas d'une sortie dans le décor (chute, sortie de l'écran en multi,...), en plus de n'être pas cumulable.
Sur la fin ce Rayman Origins est assez proche de Super Meat Boy en fait. On retrouve d'ailleurs dans ce Rayman la force de SMB, à savoir que recommencer au dernier checkpoint est rendu le moins pénible possible, ici, pas de longue animation chiante comme ma grande amie la noyade de Rayman 1, on repop directement, prêt à recommencer.
Vous aurez remarqué que je n'ai pas commencé par le scénario du jeu, comme je le fait pourtant souvent, c'est parce qu'il est en fait quasi inexistant. Ce qui n'est pas un problème en soi, tant le ridicule des situations se suffit à lui-même. Le mini-scénario vous réservera toutefois quelques agréables surprises (Dumbledore meurt à la fin... ah non, je me trompe d'oeuvre).
Et le coop dans tout ça?
Le coop dans Rayman Origins est purement et simplement une réalisation géniallistique qui apporte énormément au jeu de base. Je vais essayer de vous faire passer tout le génie de la chose en décrivant les quelques ajouts du mode multi.
Concrètement jouer en solo ou en multi ne change rien au jeu. C'est d'ailleurs là tout le génie de la chose, changez tout, en ne changeant rien. Un joueur peut s'ajouter quand il veut à une partie en cours ce qui ne changera rien à la répartition ou à la résistance des monstres. Il y a juste pour la répartition des Lums (l'équivalent des pièces dans un Mario ou des anneaux dans Sonic) que j'ai un petit doute.
La grosse différence entre le solo et le multi c'est la gestion de la mort. En solo, lorsque vous mourrez vous êtes directement renvoyé au dernier checkpoint. En multi vous serez transformé en bulle (clin d'oeil au Bubble Dreamer, sorte de Dieu de l'univers dont les créatures rêvées prennent vie) comme lorsque vous frappez un ennemi (on les tue toujours en deux fois) et pourrez flotter librement sur l'écran. Si tous les joueurs sont en bulle, c'est retour au checkpoint. Mais lorsque vous êtes en bulle, vos amis peuvent se servir de vous comme d'une plateforme (j'ai pas testé car j'ai lu ça après avoir fini le jeu :/) ou vous ramener à la vie en sautant ou en tapant sur vous. Ça offre un aspect réellement coopératif au jeu puisque les différents joueurs doivent s'organiser et tirer parti de ce système pour survivre. A noter qu'un joueur peut également en porter un autre pour l'aider à sauter plus haut.
Le truc un peu dommage c'est que ça réduit la difficulté du jeu et par conséquent sa durée de vie (on a mis deux jours pour le finir à deux) mais la difficulté reste à des années lumières des jeux pour assistés qui sortent régulièrement, et puis c'est toujours plus fun de joueur à plusieurs.
Autre changement qui fait tout sur le coop, c'est la possibilité de frapper les alliés (ça ne les blesse pas mais les éjecte). Ça n'a l'air de rien comme ça mais c'est à peu près 30% des fous-rire que vous aurez en jouant. Bien-sûr on peut la jouer fair-play et s'en servir comme d'un avantage (c'est parfois utile pour lancer l'autre) mais vous pouvez également vous servir de cette faculté pour doubler l'autre en l’empêchant d'avoir un bonus ou plus de Lums que vous, ou tout simplement pour faire le mal parce que fock la Justice. Toujours est-t-il qu'il est toujours hillarant de voir votre allié d'il y a quelques secondes se viander lamentablement au premier saut d'un niveau parce que vous lui avez collé une baffe au bon moment.
Cette fonction qui semble anodine apporte en fait un côté très compétitif au soft. Les Lums récoltés par les différents joueurs sont comptés individuellement et si en avoir le plus n'apporte rien en soi, c'est toujours mieux d'avoir la plus grosse. Ne reste qu'une faible limite à dépasser pour se transformer en véritable enfoiré n'hésitant pas une seconde à massacrer son allié le plus précieux pour un peu de prestige.
Je m’arrêterai sur cette belle note d'espoir en l'humanité ;)
Ce jeu à reçu l'honorable note de 19/20 (lecteurs ET rédaction) sur jeuxvideo.com.
Quand à moi si je devais le coter, je lui mettrais un bon 20/20. Pas qu'il soit sans défaut mais tout simplement parce qu'il m'a ramené en enfance là où les jeux bénéficiaient d'un soin infini et où, à l'instar de Dwarf Fortress, le "fun" s'obtenait à la sueur de son gamepad et n'était pas balancé à la pelle par les développeurs au point qu'il en devienne finalement sans saveur.