Selon les premiers éléments de l'enquête, le commissaire Patrick Moigne, 48 ans, est soupçonné d'avoir eu recours à un fichier de police, le système de traitement des infractions constatées (Stic), "pour des besoins autres que ceux entrant dans le cadre de ses fonctions", ont précisé ces sources.
PARIS (AFP) - Un commissaire de police, chef de la brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) à la police judiciaire (PJ) financière de Paris, a été interpellé et placé en garde à vue jeudi matin par l'Inspection générale des services (IGS - "police des polices"), a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le commissaire Patrick Moigne, 48 ans, est soupçonné d'avoir eu recours à un fichier de police, le système de traitement des infractions constatées (Stic), "pour des besoins autres que ceux entrant dans le cadre de ses fonctions", ont précisé ces sources.
Il a été interpellé et placé en garde à vue à l'IGS, selon ces sources, ce qu'a confirmé à l'AFP une source judiciaire.
Cette source a ajouté que cette garde à vue s'inscrivait "dans le cadre d'une information judiciaire" dont l'intitulé n'a pas été précisé.
La BFMP est une des sept brigades de la sous-direction des affaires économiques et financières (AEF) de la PJ parisienne en charge notamment des fraudes à la carte bancaire.
M. Moigne a effectué toute sa carrière à la PJ parisienne et a été notamment en poste à la brigade des stupéfiants, à celle des réseaux ferrés parisiens ou à la PJ du Val-de-Marne, du ressort de la PJ parisienne, avant de prendre la tête de cette brigade aux AEF il y a quelques années.
Des policiers ont déjà été interpellés et condamnés pour "avoir détourné" des informations confidentielles contenues dans les fichiers de la police dont le Stic, fournissant parfois contre rémunération des informations confidentielles contenues dans celui-ci.
Créé en 2001, le fichier Stic recense les victimes et les mis en cause dès qu'une procédure pour infraction à la loi pénale est ouverte par la police nationale.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) avait dénoncé, dans son rapport 2004 , des "dérives" dans l'utilisation de fichiers de police notamment pour l'embauche de personnels afin de connaître leurs éventuels antécédents judicaires, ce qui est illégal.
Elle s'est attelée depuis à renforcer le contrôle de ces fichiers, en premier lieu le Stic.