RENAN APRESKI : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Difficile de poursuivre notre tour des candidats sans y inclure le principal intéressé ; je reçois donc le président sortant, Nicolas Sarkozy !
R.A. : Monsieur le président, au moment de votre entrée dans la campagne, vous avez déclenché un coup de tonnerre en annonçant que vous abandonneriez la politique en cas de défaite…
N.S. : Tout à fait ; si mon action venait à être désavouée par les Français, il serait absurde que je grossisse les rangs de ces vieillards qui s’accrochent bec et ongles au pouvoir…
R.A. : Mais monsieur le président, comment pouvez-vous imaginer que vous risqueriez de devenir comme ça ? Un homme d’action tel que vous n’est-il pas à l’abri de la sénilité ?
N.S. : Vous croyez ?
R.A. : Si les Français vous désavouent, ils feront preuve d’ingratitude ! Après tout ce que vous avez fait pour eux ! Ils ont besoin de vous ! Vous devez continuer la politique quoi qu’il arrive, votre mission est de sauver la France, malgré elle s’il le faut !
N.S. : Remarquez, maintenant que vous le dites…
R.A. : Et puis de toute façon, comment pourraient-ils vous désavouer avec un bilan aussi irréprochable que le vôtre ? N’avez-vous pas annoncé dernièrement que le déficit public n’était plus que de 5,2 % ?
N.S. : Oui, c’est vrai ! Cette annonce a été assez critiquée, mais…
R.A. : Mais c’est les socialistes qui vous critiquent, c’est des jaloux ! Ils sont déçus parce que ce ne sont pas eux qui pourraient se targuer d’une telle réussite économique ! C’est sûr que c’est pas Jospin qui pourrait s’en vanter, d’avoir évité la faillite à la France, lui qui l’a pratiquement ruinée avec ses trente-cinq heures à la noix !
N.S. : Dans un sens, il est vrai que ce chiffre a de quoi rassurer quant à l’avenir les chômeurs dont le nombre a encore augmenté, et…
R.A. : Mais on s’en fout, des chômeurs ! C’est rien que des fainéants et des assistés ! La France qui vous réélira, ce sera la France qui bosse, la France qui se lève tôt, pas celle qui reste vautrée devant la télé toute la journée !
N.S. : Ça, ce n’est pas faux ! Mais si vous le voulez bien, je souhaiterais que l’on parle de mes propositions dans le domaine de la sécurité…
R.A. : Mais on les connait, vos propositions ! On connait aussi celles de la gauche ! De votre côté, l’ordre et la sécurité, de l’autre, le laxisme et l’incitation à la délinquance ! On a bien vu que vous nous protégiez des malfrats, à Toulouse !
N.S. : Oui, mais je me demande si les gens ne pensent pas que je cherche à tirer profit de ce fait divers pour détourner l’attention de, par exemple, l’affaire Bettencourt…
R.A. : Mais non, voyons ! Comment voulez-vous que le peuple vous soupçonne d’avoir des desseins aussi malsains ? Tout plaide en faveur de votre honnêteté et de votre désintéressement ! Et puis l’affaire Bettencourt, c’est une honteuse cabale montée contre vous par des juges laxistes qui feraient mieux de s’employer à lutter efficacement contre la délinquance et par des pseudo-journalistes de toute évidence payés par la gauche !
N.S. : Vous avez raison, monsieur Apreski ! J’ai été idiot d’envisager que je pouvais me permettre d’arrêter la politique et encore plus de penser que je pouvais perdre cette élection ! Je jure devant vous de poursuivre la tâche pour laquelle les Français m’ont désigné !
R.A. : Hum… Monsieur le président ?
N.S. : Oui ?
R.A. : POISSON D’AVRIL ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
N.S. : Hin, hin, très marrant ! Bon ben j’me casse, alors, pôv’ con !
R.A. : Ah ! Ah ! Ah ! Je sais, c’est puéril, mais c’était trop tentant ! Allez, kenavohohohoho !