L'autre particularité des thés de Tanegashima, est d'être des sencha à l'étuvage standard (futsumushi ou asamushi), allant à l'opposé de la tendance à Kagoshima, où le fukamushi, étuvage long, règne en maître.
Il faut parfois se méfier de ces thés très hâtifs, parfois chers compte tenu de leur qualité réelle, mais celui-ci me semble une réussite.
Si le travail des feuilles peut sembler un brin grossier, leur couleur est très belle et bien uniforme. Torréfaction (火入れ hi-ire) très faible pour d'une part ne pas dénaturer les saveurs de ce thé, et aussi pour conserver les tonalités très vertes des senteurs que l'on aime à retrouver chez les shincha. Ces feuilles émettent en effet un parfum à la fois très frais, vert et sucré.
Pour 70ml d'eau, j'utilise 5 très gros grammes, que je fais infuser d'abord une petite minute à 60-65°C.
Mais une fois en bouche, la saveur tranche avec la pureté de l'aspect du liquide : le thé est fort, très doux, sucré. Mais en même temps, cette force n'est pas agressive, pas douceâtre, elle reste rafraichissante et cristalline, très simple.
La liqueur se fait plus légère, reste douce et sucrée, tout en un arrière goût qui vient se déposer délicatement en bouche.
On enchaine sur une 3ème infusion, un peu plus chaude, une minute cette fois. Toujours de la douceur et du parfum, presque pas d'astringence.
Cette dernière débarque sur la 4ème infusion, où ce sencha Shôji commence à s’essouffler (enfin !).
Je pense aussi que c'est un sencha pour lequel bien d'autres possibilité de méthode d'infusion sont à tester.
Aussi, il montre, s'il était besoin de le faire, que l'on peut obtenir une liqueur bien goûtue avec un futsumushi sencha, et surtout que l'on peut faire du très bon futsumushi sencha même en terrain plat à très basse altitude. Il suffit d'avoir un cultivar qui y soit adapter, peut-on supposer.
La saison 2012 est lancée !