Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 114
Date de parution : 5 avril 2012
En avant-première
Présentation de l'éditeur :
Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l’immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l’enfant
unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n’était pas imaginaire ? L’incroyable secret de Madame Ming rejoint celui de la
Chine d’hier et d’aujourd’hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.
Dans la veine d’Oscar et la dame rose, de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ou de L’Enfant de Noé, Les dix enfants que
Madame Ming n’a jamais eus est le sixième récit du Cycle de l’Invisible.
Mon avis :
Éric-Emmanuel Schmitt poursuit son cycle de l'invisible avec ce sixième conte philosophique intitulé "Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus"
Ne ratez pas sa sortie le 5 avril prochain car c'est une excellente mise en image du thème, la spiritualité et l'enfance.
L'auteur se base ici sur deux points importants de la Chine. Tout d'abord la politique de l'enfant unique "notre pays devient une fabrique d'égoïstes surveillés par des névrosés" et la transmission historique de la sagesse, " Les chinois ne logent pas leur culture dans la pierre. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit...". Et madame Ming est une adepte des petites phrases morales dans la lignée de Confucius.
Madame Ming est "dame pipi" aux toilettes hommes du Grand hôtel de Yunhai où réside notre narrateur lors de ses voyages d'affaires. Leur rencontre fortuite va devenir un besoin vital pour ce français célibataire. Car, madame Ming est d'une nature très attachante et elle va confier au fil de leurs rencontres, la personnalité de chacun de ses dix enfants, tout en ponctuant le récit de petites phrases morales relative à la sagesse de ce pays.
Et c'est ce que j'aime dans cette fable philosophique : la tendresse, la sagesse de cette mère de famille qui prône la vertu "du juste milieu", la compréhension et l'attachement de cet homme pressé devant tant de gentillesse, de simplicité et de sympathie. Affabulation ou réalité, l'important est de comprendre cette devise : " la vérité m'a toujours fait regretter l'incertitude"
Le style de ce récit est particulièrement travaillé et l'on imagine que l'auteur a remanié son texte pour arriver à l'essentiel. La langue est riche, les phrases sont affinées et le texte foisonne de petites sentences confucéennes qui nous font réfléchir sur la simplicité du bonheur.
Après "Le Sumo qui ne voulait pas grossir" qui m'avait un peu déçue, j'ai retrouvé ici toute la tendresse, la sagesse et la richesse d'Eric-Emmanuel Schmitt.
Je remercie sincèrement les Editions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir ce roman en
avant-première.