La balance des blancs est souvent mal comprise ou totalement ignorée par les débutants. Et pourtant ! Celle-ci permet de restituer les couleurs d’une scène avec fidélité. Je vais donc tenter de vous expliquer simplement ce qui se cache derrière cette appellation, qui semble au premier abord désigner quelque chose de trop technique et complexe et qui en fait est relativement simple.
Le numérique offre aujourd’hui la possibilité de modifier la balance des blancs par une simple pression sur un bouton. Un confort de travail inestimable par rapport aux argentiques qui permet de gérer les problèmes liés à la température des couleurs et donc au rendu des couleurs à l’image, mais qui permet également de pouvoir exprimer sa créativité…
1. La notion de température des couleurs
La température des couleurs est une notion indispensable avant d’aborder la balance des blancs. Les variations de couleurs produites par la lumière de façon commune et standardisé sont définies par une température donnée. Son unité de mesure est le degré Kelvin. Son échelle s’étend de 1000° K (lumière d’une bougie) à environ 10 000° K (ciel bleu profond). On parle de lumière « chaude » lorsque la dominante de couleur d’une image est jaune (environ 3 200° K et moins) et de lumière « froide » lorsque la dominante tend vers le bleu (6 500° K et plus).
2. La balance des blancs
La balance des blancs est une fonction présente sur tous les appareils photos numériques récents et permet au photographe de reproduire le plus fidèlement possible les couleurs d’une scène. Elle permet de faire face aux différentes sources d’éclairage, et donc aux différentes températures de couleurs. Lumière du jour, lumière artificielle, néons…. chacune de ces lumières produit une coloration spécifique et votre boitier est là pour vous permettre d’annuler les dominantes de couleurs sur vos photos, par différents modes de réglage de la balance des blancs.
Le principe de fonctionnement est simple : l’appareil se base sur le blanc ou le gris de présent dans l’image pour étalonner toutes les autres couleurs et ainsi obtenir une reproduction fidèle de ces couleurs. Il s’agit donc d’adapter votre capture d’image à la coloration de la lumière ambiante, en gardant comme objectif de restituer les couleurs telles que vous les percevez dans votre viseur.
3. Pratique : quel mode pour quelle situation ?
Bien que la fonction « automatique » proposée par les reflex soit de plus en plus fiable ces dernières années, il reste primordial de pouvoir corriger sa balance des blancs manuellement… Pourquoi ?
- Les modes « auto » commettent des erreurs et les couleurs irréelles ou mal interprétées ne sont pas toujours facile à rattraper en post-production ;
- Il faut parfois faire des choix et privilégier une ambiance, à une autre, dans certaines situations.
3.1. La mode Auto ou AWB, la solution facile
Avec ce mode, l’appareil travaille en divisant l’image en segments constituant une série d’algorithmes, afin d’évaluer les différentes sources de lumières présentes dans le cadre. Il s’adapte ensuite à la température de lumière dominante et y adapte la totalité du spectre. Par exemple, si il juge que l’ambiance générale est trop bleu, il la compensera avec du jaune, et inversement. Les algorithmes diffèrent d’un fabricant à l’autre et dans la plupart des cas, les résultats obtenus sont satisfaisants pour toutes les scènes comprises entre 3 000° K et 7 000° K.
Pratique au quotidien, le mode « auto » est capable de s’adapter avec précision à diverses situations. Mais même en dehors de ces températures types, il se peut que l’interprétation du capteur ne corresponde pas toujours à la façon dont vous percevez les choses.
3.2. Les modes prédéfinis
Ils permettent de sélectionner la température de couleur en fonction d’une situation d’éclairage donnée. Ceux-ci se résument généralement à :
En fonction du mode choisi, l’appareil applique une correction prédéfinie qui devrait rétablir l’équilibre colorimétrique.
Utilité Nombre de Kelvins
Lumière artificielle La température est naturellement chaude. Déplacement vers le bleu pour annuler la dominante jaune. Env. 3 200° K
Fluorescent Correction des dominantes verdâtres des néons. Env. 4 500° K
Ombragé & nuageux Corriger l’excédent de bleu produit par une lumière réfléchie par le ciel. Env. 7 500° K
Lumière du jour Adapté à la majorité des situations classiques par beau temps. Env. 5 600° K
Voici une illustration des différents modes de balance des blancs :
Ici, c’est le réglage « lumière du jour » qui correspond le mieux à la scène et restitue les meilleures couleurs.3.3. Le mode personnalisé
Il s’agit ici d’imposer à votre boitier une référence de blanc neutre de façon à ce que son espace colorimétrique s’adapte aux conditions d’éclairages ambiants. C’est une solution particulièrement intéressante lorsque vous devez effectuer une série de photographies dans un endroit présentant des sources de lumière d’origine diverses (néon + lumière du jour, par exemple).
Pour cela, il vous suffire de naviguer dans la balance personnalisée de votre appareil et de shooter une « charte de gris neutre » si vous en avez une, ou à défaut une feuille blanche. Vous enregistrez ensuite cette photo dans le menu personnalisé et votre appareil enregistrera cette valeur tonale comme repère, ce qui garantira une bonne restitution des couleurs malgré la combinaison des éclairages présents.
4. Pour aller plus loin et éveiller votre créativité
L’appareil se base donc sur le blanc et le gris pour étalonner toutes les autres couleurs et ainsi en obtenir une reproduction fidèle. Mais vous pouvez également détourner cet outil à des fins créatives…
Pour induire volontairement votre capteur en erreur, il vous suffira de régler manuellement votre balance des blancs pour l’obliger à prendre en compte de faux repères. Les couleurs de votre scène basculeront alors dans une dominante ou dans une autre en fonction du réglage choisi. Par exemple en réglant votre appareil sur le mode « lumière artificielle » (3 200° K) pour photographier une scène en plein jour (normalement 5 600° K) – vous obtiendrez alors une dominante bleue, accentuant la froideur d’un lieu… A partir de là… tout est possible !
La maitrise de la balance des blancs offre donc la possibilité d’assurer une reproduction fidèle des couleurs, mais permet également d’affirmer son côté créatif en appliquant la tonalité de son choix. D’où l’importance des réglages manuels.
Vous voulez vous informer un peu plus sur ce qu’est la couleur et comment la gérer à la perfection ? Je vous suggère de consulter ce site dédié, très complet, pour parfaire vos connaissances en la matière : http://www.guide-gestion-des-couleurs.com/.
Ainsi s’achève notre série d’articles sur les fondamentaux de la photographie. Vous voilà photographes confirmés, ou du moins en possession des principales bases, et donc fins prêts à exprimer votre talent et réussir tous vos clichés !
J’aimerai beaucoup recueillir vos impressions et éventuelles remarques… Je ne suis pas contre des remerciements également… Bref, à vous la parole et à bientôt pour de prochains billets techniques !