American Give Up est imparfait. Jordan Gatesmith a une sacré tête à claques. Son groupe n’invente rien. On va certainement les entendre en boucle tout l’été et très vite les oublier. Et pourtant America Give Up est bourré de tubes, Jordan Gatesmith a une belle voix grave, et on va prendre un malin plaisir à cruiser tout l’été au son de ce groupe très américain (pourtant préféré en Angleterre) qui -il faut le dire- n’aurait jamais existé sans les Strokes. Autopsie d’un plaisir coupable.
Une guitare surf, une intro calme et trompeuse, une mélodie farceuse, deux guitares qui se répondent et "Beach sluts" est lancé. Catchy et brut de décoffrage, Howler semble aimer la college power-pop. Même le graphisme de la pochette rappelle au Flying W de nos gentils Weezer. Ca semble aussi bien fait pour l’amateur de rock que pour faire danser les kids autour de la piscine.
Puis "Back to the grave" enfonce le clou. Ca sonne comme du Ramones, c’est jeune et on retrouve l’urgence typique d’un premier album. 32 minutes pour 11 morceaux soit un format de type punk-rock. Les riffs sont semi-lourds et le jeune Gatesmith (19 ans) s’amuse à aligner les hits concis et entêtants comme s’il devait tout dire en un seul coup. En dessous du par évidemment.
L’ambiance ne retombe que rarement et évoque vraiment Is This It sur le Stroksien au possible "Wailing (Making Out)". A couter aussi : le shoegaze de "Free drunks" et la surf-music "Black lagoon". En fait à bien chercher on ne s’ennuie jamais sur ce qui à priori devrait être le seul disque d’Howler à avoir. Le premier. L’outrancier. L’imparfait.
En bref : ne pas se fier au look et à la réputation mais apprécier ce disque power-pop américain comme il se doit, c'est-à-dire comme une bande originale d’été californien, cheveux au vent et vitres ouvertes.
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