Récit
Après deux semaines passées au paradis, c’est sûr, on n’a pas envie de partir. Surtout quand on sait le trajet qui nous attend. Hé oui, on ne revient pas du bout du monde en cinq minutes !
Quitter les Togian
On doit retrouver notre ami Guillaume à Manado, il nous faut donc nous diriger vers le nord de Sulawesi. Depuis les îles Togian, un ferry fait la traversée de nuit, de Wakai à Gorontalo, en 12 heures. Pas très réjouissant, mais si on arrive à trouver une couchette, pourquoi pas ?
Sauf qu’on est à la fin du mois, et qu’on est en Indonésie. Le rapport ? On pensait que deux ferrys par semaine faisaient la traversée, mais en fait, ce n’est pas exactement ça ; il y en a deux par semaine, jusqu’à ce qu’on arrive à un total de huit. Ensuite, ça dépend de l’humeur ! Si la compagnie de ferry décide que c’est fini, le ferry est tout simplement annulé. Apprendre ça deux jours avant le départ : la tuile !
Saiful nous trouve rapidement un bateau, mais il ne va que jusqu’à Marisa (à trois-quatre heures à l’ouest de Gorontalo). Tant pis, ça nous rapproche déjà pas mal. De plus, nous sommes un petit groupe à vouloir partir ce jour-là, on va donc pouvoir partager les frais de ce bateau spécialement affrété pour nous. Deux millions de rupiahs quand même (≈ 165€), alors que le ferry nous aurait coûté 90 000 Rp par personne (≈ 8€) ! Avantage : la traversée est censée ne durer que quatre heures.
De toutes façons on n’a pas le choix, le prochain ferry ne passe que la semaine prochaine et on ne peut pas poser un lapin à Guillaume, qui arrive de Bangkok pour faire le reste du voyage avec nous.
Oh mon bateau
Le cœur un peu serré, on quitte Fadhila Cottages à 6h30 du matin. Il faudra bien tout ça pour rejoindre Manado dans la soirée. On embarque à six sur un long bateau de bois, qui aurait pu supporter dix fois notre nombre. Du coup, on a largement la place de s’allonger pour tenter de finir notre nuit.
Rapidement Tomken n’est plus qu’un tout petit point dans le bleu, le même point qui semble me pincer le cœur. La navigation est agréable, la mer est relativement calme, et la mangrove des Togian laisse peu à peu place à la pleine mer.Au final, le trajet dure six heures. Ah les Indonésiens et leur notion du temps ! Cela dit en mer, on n’est jamais trop sûr de rien.
Halte à Marisa : l’épreuve de la langue
Arrivés à Marisa, deux objectifs. Un : se remplir l’estomac, il est midi passé, et on est debout depuis belle lurette. Deux : trouver un moyen de transport jusqu’à Gorontalo pour les uns, et jusqu’à Manado pour les autres. Évidemment notre interlocuteur – un homme qui nous a accostés dès notre débarquement sur la plage – ne parle pas un mot d’anglais. Là commence une longue et éprouvante conversation en indonésien, où je tente de faire comprendre à monsieur que nous voulons deux voitures car Gorontalo n’est pas sur la route de Manado ; ça nous ferait faire un détour qu’on ne peut pas se permettre vu le trajet qui nous attend. J’essaie aussi de négocier le prix exorbitant qu’il nous annonce. Le type est un filou, il est notre seule option, et il le sait.
Incompréhension, embrouille, surprise, traduction pour le groupe qui tord le nez à chaque fois que j’annonce un nouveau prix. Je passe rapidement sur les différentes étapes. En un mot : bienvenue dans le monde réel !
Marisa – Manado : c’est quand qu’on arrive ?
Vers 14h30, on finit par tous embarquer dans le même bemoSorte de minibus aménagé pour le transport en commun en Indonésie (au lieu du kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie annoncé au départ), en ayant l’impression qu’on s’est fait arnaquer. D’après ce que je crois comprendre, c’est le bemoSorte de minibus aménagé pour le transport en commun en Indonésie prévu pour Leslie et Éric, qui eux vont à Gorontalo, et que nous partageons avec eux sur une portion de route. Nous serons ensuite pris en charge par un kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie, pour faire les dix heures de trajet qui nous séparent de Manado.
Pendant une heure, le chauffeur passe son temps à téléphoner et envoyer des SMS, semblant essayer de joindre, sans succès, le chauffeur dudit kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie. Et évidemment il roule à 20 à l’heure, on n’est pas arrivés !
A la nuit tombante, le chauffeur s’arrête, et nous annonce qu’on va faire l’intégralité du trajet en bemoSorte de minibus aménagé pour le transport en commun en Indonésie ; Leslie et Éric vont, quant à eux, changer de voiture. Alors là, pas possible. On ne va pas faire dix heures de route dans ce minibus prévu pour le transport urbain, qui n’aura sans doute aucune reprise sur les routes de montagne. Outre l’inconfort, ça va nous prendre deux fois plus de temps !
On demande alors à tous aller à Gorontalo et à y passer la nuit, pour repartir plus en forme au petit matin, avec un autre chauffeur plus organisé. Il est déjà tard, on n’a pas vraiment envie de passer la nuit sur la route. « Vous annulez votre réservation, il va falloir nous payer quand même ! », nous annonce le chauffeur en me passant son boss au téléphone. Je craque un peu : l’indonésien en live, je ne suis déjà pas « fluent », alors au téléphone, c’est juste impossible, d’autant que la communication est vraiment mauvaise.
Je finis par être un peu plus sèche dans le ton en expliquant du mieux que je peux que si on y va en kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie, c’est bon, sinon, on annule tout et on s’arrête là. Et subitement, on nous propose un kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie, et un nouveau chauffeur ! A n’y rien comprendre. Nous disons au revoir à Leslie et Éric en nous assurant qu’ils ne paieront pas de leur côté une note qu’on va déjà payer globalement (deux millions de rupiahs).
S’en suivent 9h30 interminables à bord du fameux kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie, où l’on se dort tous dessus, réveillés à chaque virage par la route sinueuse que nous empruntons. Tous sauf un. Car il faut bien quelqu’un pour surveiller le chauffeur qui manque de s’endormir à plusieurs reprises. Clopes, musique, conversation, tous les moyens sont bons pour le garder éveillé. A part les multiples virages, la route est relativement bonne, comparée à ce qu’on trouve habituellement à Sulawesi (bien meilleure notamment que celle qui relie Luwuk à Ampana).
Nous arrivons à Manado à 4h30, ça fait presque 24 heures qu’on a quitté les îles Togian. Le temps de trouver un hôtel qui n’est pas complet (dur dur !), le soleil commence à sortir de sa nuit, alors que nous allons commencer la nôtre. On s’écrase comme des masses au Celebes Hotel, jusqu’à l’arrivée de Guillaume vers 11h. Le calme et la douceur des Togian semblent être un lointain souvenir, et ce trajet un vrai purgatoire, mais après le paradis !
⊕ Infos pratiques
» Bateau Tomken -> Marisa
Durée : 6 heures
Prix : 2 millions de rupiahs
» Transport charter Marisa -> Manado
Trajet : 4h30 heures en bemoSorte de minibus aménagé pour le transport en commun en Indonésie, 9h30 heures en kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie
Prix : 2 millions de rupiahs
» Celebes Hotel (Manado)
Chambre double supérieure (clim + fenêtre), petit déjeuner inclus : 320 000 Rp (≈ 26€)
☎ +62 431 859 069
✉ [email protected]
ⓦ www.hotelcelebesmdo.com
» Horaires des bateaux et ferrys vers / depuis les îles Togian (2011)
Lundi KM Puspita Sari Ampana - Katupat 10h 16h
Mardi KM Lumba Lumba Ampana - Wakai 10h 15h
Wakai - Katupat 15h30 16h30
Katupat - Malenge 16h 18h
KM Tuna Tomini Gorontalo - Wakai 20h 8h
Mercredi KM Puspita Sari Ampana - Wakai - Katupat - Malenge 10h 16h
Jeudi KM Puspita Sari Katupat - Wakai - Ampana 7h 15h
KM Tuna Tomini Ampana - Wakai - Gorontalo 10h 6h
Vendredi KM Tuna Tomini Gorontalo - Wakai 20h 8h
Samedi KM Tuna Tomini Wakai - Ampana 10h 17h
KM Lumba Lumba Ampana - Wakai - Katupat - Malenge 10h 18h
KM Puspita Sari Ampana - Wakai - Katupat - Malenge 10h 18h
Dimanche KM Tuna Tomini Ampana - Wakai 10h 16h
Wakai - Gorontalo 16h 6h
KM Lumba Lumba Katupat - Ampana 7h 15h
KM Puspita Sari Katupat - Ampana 7h 15h