Les énergies renouvelables ont le vent en poupe, à condition de trouver les moyens de les stocker pour pouvoir les utiliser à la demande.
Tout le monde s’accorde pour prédire un avenir crucial pour notre planète au vent, au soleil et aux énergies de la mer. De 50 à 90% de l’énergie consommée aux Etats-Unis en 2025 proviendra du solaire, d’après Adam Lorenz, un conférencier qui s’exprimait lors de la MIT Energy Conference, qui s’est tenue le 17 mars dernier. Mais le marché de l’électricité s’accorde mal avec des énergies intermittentes.
Les gestionnaires du réseau n’ont pas le pouvoir de déclencher le vent et les rayonnements solaires à dix-neuf heures, au moment où la majorité des gens utilisent leur électroménager pour préparer à manger, tout en regardant la télé et en montant le chauffage. Or l’électricité ne se stocke pas, elle est par définition un courant qui circule d’un pôle à un autre.
En revanche, un barrage hydroélectrique, capable de générer de l’électricité, peut offrir tout la souplesse nécessaire : on ouvre les vannes pour répondre aux besoins, et on réduit le débit quand c’est nécessaire.
On peut même remonter un certain volume d’eau grâce à des pompes, en utilisant l’électricité produite la nuit par les centrales nucléaires par exemple. Même si le rendement total est diminué, le bénéfice est réel car cette électricité en surplus est peu chère : on est obligé de la produire car on ne peut pas arrêter un réacteur pour quelques heures, mais elle ne correspond pas à une demande.
Une start-up américaine, fondée par un jeune diplômé de la prestigieuse université MIT, vient de convaincre des investisseurs qu’un autre système comparable est plus efficace et 40% moins cher : on remplace l’eau par des graviers.
Energycache
Avantage : il suffit d’une colline de quelques mètres de hauteur et d’une technologie basique, pas plus compliquée qu’un remonte-pente dans une station de ski. Autant dire qu’on peut l’installer partout, avec ses équipiers : des éoliennes et des panneaux solaires. Les éléments naturels montent le gravier et les besoins humains déclenchent leur écoulement. Magique et surtout très simple.
Aaron Fyke, le créateur de la société, a d’ores et déjà démontré la faisabilité de son concept avec un modèle réduit, construit à Irwindale, en Californie, qui peut stocker 50 kWh. La prochaine étape est d’en contruire un qui approchera le 1 MWh. Bill Gates, le fondateur de Microsoft qui s’est fixé l’objectif de faire bon usage de ses milliards pendant sa retraite, a choisi de soutenir ce projet avec quelques millions, preuve que l’idée fait son chemin.
L’avenir de l’énergie se jouera peut-être avec des petits cailloux, plus faciles à manipuler que de l’eau mais qui s’écoulent dans les pentes, tout comme elle.
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