(À Paul Guth.)
Notre-Dame émerge, fine,
de la pluie, grâce d’Avril.
Un voile d’azur, subtil,
la pare de soies divines.
Le ciel de Paris, trouvère,
s’offre au baiser printanier.
Ses sept cordes millénaires
déversent leurs flots ailés.
Paris de rose s’habille
et tous les cœurs, fins de rêves,
maille à maille bleue des lèvres,
avec le Baiser flirtillent..
Ô mon cœur, chantre innombrable
du Printemps, sous l’âme fine,
fluide de Notre-Dame,
vois les anges qui cheminent..
Notre-Dame émerge, fine,
de la pluie, grâce d’Avril.
Toute l’âme de la Ville
de son rêve s’imagine.
Notre-Dame, la bergère
de son air fleurdelisé,
sur mon âme pleut, légère,
de mon âme est irisée.
Un amour qui fait son nid
sur la grand’tour se recueille..
Le Printemps tendre s’effeuille
sur la place du Parvis.
La vie prend des couleurs dives
près la Seine en belle humeur.
Une amourette naïve
se colore de son cœur.
Le cœur de Paris s’affole
d’un grand verre de Printemps.
De son rêve, éperdument
les monuments barcarollent.
Mon rêve ailé lui ressemble..
Paris la gouaille sourit
de l’Amour qui se rassemble
sous ses ailes infinies..
Claudine LICHIZE (1889-1958).
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