Ariane Dreyfus publie Nous nous attendons (Reconnaissance à Gérard Schlosser) aux éditions Le Castor Astral.
« je suis en train d’oublier son visage »
Seul en plein champ
le pommier lance son geste compliqué
Elle rattache ses cheveux et n’avance plus
Malgré les nuages mais ils sont beaux à voir
Et puis c’est l’été
Aucune divinité n’enfoncera ses doigts dans les blés
Touchés pourtant, ils bougent de bonne grâce
Plus haut l’herbe prend un chemin, le ciel
Et la pente
Disent « Viens ! » aussi fort l’un que l’autre
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« je vais au jardin »
Elle ouvre la main même s’il ne comprend pas
Être visible
Est-ce se montrer ?
A un endroit, un cri de couleur
Le forsythia, se montre
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« Tu voudras bien lui donner ? »
Dans le bol transparent une poignée de cerises
Plutôt sombres que rouges, les dernières
Elles ne sont pas prises
Sauf si penser à, aimer sans réponse c’est comme manger
le bol est plein d’elles qui sont prête
Qui disent :
« Il faut savoir que c’est fini »
Gouttes coagulées exactement comme
Ce qui peut souffrir et le refuse
note : la gestation de ce dernier poème a été l’objet d’un « Chantier de poème » publié dans Poezibao en 2010 et repris dans le livre qui parait aujourd’hui.
Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, Reconnaissance à Gérard Schlosser, Le Castor Astral, 2012, pp.52, 49, 64.
Ariane Dreyfus dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, aux Mercredis du Poète (oct. 06), Un chantier de poème (Poezilabo), prix des découvreurs 2007, note de lecture de Les Iles britanniques d’Eric Sautou, un atelier d’écriture, 07, extrait 3, note de lecture de Je, Cheval d’Albane Gellé, extrait 4, extrait 5, un entretien avec T. Hordé, 1, 2, 3 (avec pdf de l’entretien intégral), Iris, c’est votre bleu (par T. Hordé), Un chantier de poème (nouvelle version), extrait 4, La Terre voudrait recommencer (par Antoine Emaz), un autre chantier de poème, sur la poésie d’A. Dreyfus (par M. Gosztola), un poème contre l’excision (« chantier de poème »),