... les heures de la nuit d’avant le jour, les étirer... et qu’elles craquèlent en fissures blanches – perlant alors de possibles notes, de micro-libertés (qui vont s’évaporer)...
.........
Des ébauches – mais en quoi impossibles à réellement reprendre ?
.........
Il n’y a pas de mots, quand le jour se lève, en mars , pour l’évidence de
la fraîcheur du ciel ou pour sa matière (presque une chair) la plus réelle – et donc introuvable
c’est une chance
ou de l’irréfutable
entre les arbres échelonnés
dans l’air rouge
cerisiers nus (des bandes d’écorce se sont enroulées pendant l’hiver, gouttelettes de suc orange), ou branches s’élevant au-dessus, tout au fond, théâtrales et poudrées, du cèdre...
.............
Notes de pré-aube : en elles, quel dur de fait ?
les écrire – les « fixer » –, c’est les retrouver telles qu’elles n’ont jamais existé,
et cependant comme déjà là,
telles qu’elles se sont (graffiti virtuels dans le sommeil, ou entre moments et états dénivelés de la journée, ou dans la rue, ou en s’occupant de tout autre chose, etc.) précédées elles-mêmes.
............
Matériaux, encore en attente, un certain nombre de ces notes ?
à « reprendre » un jour ?
quel geste faudrait-il alors, quel rabattement quasi transcendant (comme un pli voûté de lourde étoffe bleue brune), ou quel retournement d’une main soudain libre dans une inaccessible quatrième dimension ?
(aujourd’hui, ici, rien ne glisse sur ces phrases ébauchées sinon – les réduisant à ce qu’elles sont – une lame.)
..............
Voici qu’en s’astreignant à se fixer ici ces notes (comme se cherchant réciproquement, se palpant l’une l’autre de phrases-antennes) tendent à se lier : tentation de narrativité, ici, ou, là, tentative d’interrogation plus continue...
Renoncent-elles alors à leur autonomie, à leurs multiples micro-libertés ?
.........
Mais aussi : par certaines notes – comme celles-ci –, y aurait-il à délivrer, à déverrouiller et déclencher, une plus mordante et broyante activité (comme de mandibules chitineuses, noires orangées, d’insectes constamment au travail)
susceptible de devenir celle, quasi insue,
de notes futures?
de leur minime activité perpétuelle ces notes à venir attaqueraient
elles sauraient s’en prendre directement aux tenues des choses réelles
s’agrippant aux emprises vitales transperçant les consistances-croyances
elles en feraient s’exprimer les sucs vitaux-rêvés
............
Ce fut souvent, des années durant, sous l’effet et par l’effort d’autres tentatives se consacrant à des « sujets » déterminés (avec une obstination comme butée ainsi ma récente – mais vieille de combien d’années ? – tentative sur la puissance de la bêtise),
qu’auront suinté certaines notes...
surcroît, alors, bleu de prusse,
sueur qui perle...
Et pourtant c’est celles-là même qui seront restées en connivence avec l’indolence ordinaire ; elles n’ont pas cessé d’incorporer du temps sans but, le plus vitalement fade.
.............
suite le mercredi 4 avril