Titre : Les Naufragés d'Ythaq, T7 : La Marque des Ythes
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2009
« La marque des Ythes » est le septième tome de la série « Les naufragés d’Ythaq ». Il est l’antépénultième opus de cette grande saga de fantasy. Paru il y a deux ans et demi chez Soleil, cet ouvrage est scénarisé par Christophe Arleston et dessiné par Adrien Floch. Le premier est célèbre pour son écriture de « Lanfeust de Troy », « Les forêts d’Opale » ou « Le chant d’Excalibur ». J’ai connu le second par ses illustrations dans « Slhoka ». Les deux auteurs ne sont donc pas des novices dans cet univers de fantasy et j’étais donc optimiste quand je me suis plongé dans cette série il y a des années.
La série est présentée de la manière suivante sur la quatrième de couverture : « Un luxueux vaisseau de croisière s’écrase sur Ythaq, une planète qui, curieusement, n’est répertoriée nulle part. Parmi les survivants, une jeune et intrépide astro-navigatrice, un technicien poète et une belle passagère. Traqués par d’impitoyables mercenaires, ils vont découvrir un monde médiéval où cohabitent peuples et espèces aux coutumes surprenantes. Mais les naufragés sont-ils là par hasard ? Quel terrible secret se cache derrière les ors et les pourpres des palais d’Ythaq ? »
Au cours de l’album précédent, l’intrigue avait pris une autre ampleur. En effet, on apprenait que les accidents sur Ythaq n’étaient pas hasardeux. Ils n’étaient que l’étape d’un jeu organisés par des personnes dont on découvre le visage mais dont on ne maîtrise pas réellement tous les tenants et les aboutissants. Cette information offrait une autre profondeur à l’histoire qui devrait relancer la narration. L’effet avait été décevant dans le tome précédent que j’avais trouvé assez brouillon et plutôt décevant. J’espérai donc que ce septième opus allait stopper cette baisse d’intérêt et exploiter pleinement les différents ingrédients qui composent cette série.
Concernant la dimension globale du « jeu » et du rôle de chacun sur Ythaq, ce bouquin nous apprend beaucoup de choses. Un flashback nous présente la mise en place des règles et des participants. On arrive clairement à déterminer si chacun des personnages est un pion, un participant ou un organisateur. Cela offre à cet ouvrage un aspect de derniers préparatifs avant la dernière ligne droite. On sent qu’on est amené à en savoir de plus en plus, que la série va maintenant nous offrir davantage de réponses qu’elle nous posera de questions. La grande zone d’ombre qui persiste réside dans les fameux pouvoirs que possèdent certaines personnes en arrivant sur Ythaq. On ne maitrise pas encore cet aspect-là. On ne peut pas tout savoir tout de suite.
Par contre, les aventures de nos héros sont plus brouillonnes. Cela a tendance à partir un petit peu dans tous les sens. Leur île regroupe beaucoup de personnages dans un même lieu. Aucun d’entre eux n’est négligé. C’est une bonne chose car cela densifie l’histoire. Par contre, les auteurs n’arrivent pas forcément à faire coexister clairement les différentes intrigues secondaires. On ne s’y perd pas mais on n’a parfois l’impression que l’ensemble manque de clarté. On s’interroge même parfois sur l’intérêt de telle ou telle événement. La lecture demeure malgré tout agréable parce qu’elle ne souffre d’aucun temps mort. Par contre, le bémol concerne le côté brouillon et fouillis de l’histoire qui l’empêche de prendre l’ampleur qu’on pouvait lui souhaiter. En contrepartie, le dénouement de cet opus est réussi et nous incite à nous plonger rapidement dans le prochain tome.
Concernant les dessins, ils sont dans la lignée de ceux des albums précédents. Le trait de Floch correspond parfaitement à la vague d’auteurs qui illustrent ces séries de « fantasy ». Il a un style qui accompagne parfaitement cette histoire rythmée et haute en couleur. La faune et la flore sont très agréables et facilitent notre dépaysement et celui des naufragés. Concernant nos héros, je les trouve sympathiques. Leurs expressions sont parfois excessivement transcrites, ce qui me ravit. Cela participe à la bonne humeur globale qui se dégage des pages de cet ouvrage. Les couleurs sont également dans cet état d’esprit. Elles sont vives et simples et offre une lecture chaleureuse.
En conclusion, cet album n’est pas inintéressant. Il est meilleur que le précédent mais n’atteint pas l’attrait des meilleurs de la saga. Malgré tout, son issue a suffi à attiser ma curiosité à me plonger dans le huitième tome intitulé « Le miroir des mensonges ». Il est l’avant-dernière de la série et devrait marquer une arrivée en douceur vers la fin de cette grande saga de fantasy interplanétaire. Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 12/20