Pourquoi la torture mise aux enchères ?

Publié le 02 avril 2012 par Rsada @SolidShell

Tout se vend et tout s’achète ! C’est en substance ce qu’il faut retenir de la décision du Conseil des Ventes amené à statuer la semaine dernière sur une vente aux enchères programmée le 3 avril prochain.

La Maison Cornette de Saint-Cyr va en effet procéder à la dispersion de la collection personnelle de Fernand Meysonnier décédé en 2008 à l’âge de 77 ans. Ce monsieur avait exercé comme « exécuteur en chef des arrêts criminels » du temps de l’Algérie française où il avait procédé à quelques 200 exécutions.

Une collection pour le moins surprenante constituée d’environ 350 objets aussi divers et variés que : des papiers officiels, des lithographies illustrées, une guillotine reconstituée, des écrases-mains, entraves et autres cordes d’exécutions !

Soucieuse de veiller à la bonne déontologie de cette mise aux enchères publique, et après avoir demandé les avis du Ministère de la Justice et de la Culture, l’Autorité de régulation des ventes aux enchères a estimé un brin fataliste que rien ne pouvait s’opposer à ce type de vente.

A travers cet exemple, on comprend mieux le sens de la phrase qui indique que la culture et les artistes se révèlent parfois très torturés…

Le Conseil des Ventes indique enfin souhaiter que cette manifestation se déroule dans le respect de la « sensibilité de chacun » et précise que nombre de ces objets d’art ne peuvent en aucun cas être exportés en dehors de l’Union Européenne.

Nous voilà pleinement rassurés !

A la manière de François Raynouard : « La torture interroge et la douleur répond ».