D’où viennent le renard, le blaireau et le chat, animaux empaillés ? des Enfers ? Ils entrent, sont posés sur le plateau et viendront menacer la jeune fille passant et poursuivie de trois hommes vêtus de noir et cible de leurs gestes, de leurs arrachements. Trois femmes, vêtues de noir, Parques ou défuntes revenantes, chutent et se relèvent. Douceur de la souffrance, de la séparation, de l’absentement. Tout ici est doux et douloureux, le désir et la peine, la rencontre et la rupture. Les Enfers ne sont pas ailleurs, la mort est au cœur de cette vie, dans la musique seule, dans le silence, et dans ce chant qui revendique « Je suis encore jeune ». La chorégraphie de Thomas Lebrun me surprend et me séduit. Il y a bien longtemps que les carnivores du début de cette pièce ont disparu mais leurs dents sont plantées quelque part dans la nuque de mes souvenirs de vivant.