Dans la série des projets qui auront mis du temps à se concrétiser, Alain Chabat tient bon la barre avec son adaptation du MARSUPILAMI, bande dessinée d’un Franquin rattachée peu ou prou à Spirou, mais se concentrant sur une sorte de singe à pyjama et grande queue, habillé d’un costume jaune à pois. Décomplexé comme à l’ordinaire, Chabat nous sert ses artifices habituels, tout en gardant une grande place pour le jeune public.
SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI est une histoire de recherche. Celle d’un journaliste (Chabat himself) à la recherche d’un scoop, celle aussi d’un grand filou et ses magouilles (Djamel, évidemment), celle d’un professeur fou, mais aussi d’un général mélomane… Peu importe au final, dans tout ça on découvre un Marsupilami, animal de légende sur papier carbone, créature vénérée par une tribu local, vivant tranquillement dans sa forêt. Le but du film étant clarifié, on se retrouve avec une grande escapade d’un Chabat malicieux comme jamais, sérieusement secondé sur les effets spéciaux par son équipe habituelle (rappelez vous, Astérix & Cléopâtre..). Aucun doute ici, l’esprit BD et l’ancien Nul sont clairement faits pour s’entendre. Rebondissements saugrenues, vannes ou inepties en tous genres, le 36e degré règne en maître et on se moque un peu du reste.
Là où Alain Chabat modifie un peu sa copie, c’est en offrant son film à un public moins âgé que pour ses précédents films (déjà eux-même très accessibles). Ce MARSUPILAMI est définitement un film pour enfants, parsemé de quelques allusions pour les parents ou les vrais fans. Non, le MARSUPILAMI ne se veut pas un BABAR 2.0, mais garde dans l’esprit l’idée d’une grande colonie de vacances, avec ici ou là quelques jolis plans sur son vrai héros (jaune et noir), démontrant tout l’amour de l’auteur pour la création de bande dessinée. Moins percutant sans doute que sa grande réussite Astérix, Chabat réussit malgré tout à nous communiquer sa passion et livre un film très grand public assez réussi.