Chaque matin, Patricia marchait avec sa fille pour se rendre à la petite école. Jeune femme élevant son enfant seule, elle savait qu'elle ne laissait pas indifférent un papa d'un petit garçon de la classe de sa fille. Elle se permettait ainsi un petit coup de parfum mais ce mardi-là, non. Au naturel, pas de flafla. Une marche toute simple dans la froideur de mars avec sa fille pour se rendre à la petite céole primaire.
Rendue à l'école, la petite dans la cour de récré pour commencer la journée, Patricia, la merde aux pieds, entre en contact avec ce papa à qui elle croit plaire. Ce matin-là, ils discutent ensemble, lui semble vouloir lui déployer le grand jeu en lui parlant de choses plus intimes, il en devient presque mignon. Elle ne pense qu'aux effluves qui se dégagent de ses souliers. Une envahissante odeur de merde de chien qui prend ses narines en otages. Elle peine à se concentrer tellement l'odeur paralyse ses sens.
"Hein?... quoi?"
"J'sais pas... me semble qu'il y a comme une odeur de merde..."
La suite avait été vague. Départ rapide chacun chez soi, salutations plus impersonnelles, retour au quoitidien propre à chacun. Quel moment inconfortable pour Patricia Poffofrui qui avait dû laver la semelle de ses deux espadrilles.
En route vers le travail, autant à l'aller qu'au retour, dans sa voiture étaient ses pneus d'été. De gros pneus de Maxda CX-7 qui puait le goudron. Décidément cette journée serait un défi pour ses narines.
Toutefois, ça ne s'arrêterait pas là...
De retour à la maison, Patricia choisira de s'acheter des fleurs.
Coralie Coquereau-Côté capotait complètement quand sa copine Marie-Maude lui a conté comment Pat a pêté sa coche en écoutant Denis Lévesque tard en soirée et croyant sentir une odeur de chien écrasé.
Demain, Patricia metterait du parfum tôt le matin.
Elle en avait même mis la veille au lit...