Caritte © Poivre & Sel - 2012
Au début, il n’y avait rien. Ou plus si : il y avait Dieu. Mais Dieu s’ennuyait ferme alors il décida de créer un jardin et d’y jardiner. Mais jardiner était fatiguant alors il créa un jardiner : l’homme. Mais l’homme se désintéressait du jardin et vivait trop dans le giron de Dieu. Alors ce dernier créa la femme. Il la créa physiquement attirante pour qu’elle puisse attirer l’attention de l’homme, pensant également que deux humains pourraient partager un intérêt commun… le jardinage en l’occurrence. Mais l’homme et la femme découvrirent le sexe et délaissèrent progressivement le jardin d’Eden. Mais ce qui contraria Dieu, c’est le fait que les ébats amoureux du couple d’humain étaient bruyants. Alors il créa le libre-arbitre et un tentateur : le serpent…
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Est-il besoin de préciser que Caritte revisite ici la Genèse ? Je ne pense pas. Est-il besoin de préciser que l’auteur s’autorise quelques libertés quand à « l’œuvre originelle » ? J’en doute méchamment.
La Genèse que nous propose Caritte est l’occasion d’enchaîner des situations burlesques jouant sur le décalage entre « l’Original » et « Les toudébus ». Souvent le jeu basé sur le comique de répétition -avec ce style d’humour- donne un résultat tranché à la lecture. On aime ou pas. Là, ce fut plus nuancé pour moi. Si dans les tous débuts des « Toudébus », j’ai eu l’occasion de sourire, voir rire, je me suis lassée au fil de la lecture.
Ce qu’il y a peut-être lieu de préciser, c’est l’intérêt que j’ai manifesté à l’encontre du personnage de Dieu. Sous l’égide de Caritte, nous côtoyons une divinité versatile, capricieuse, égocentrique et qui ne témoigne pas même d’une once de patience. Ses interventions rendent le récit truculent, le seul souci que j’ai rencontré c’est qu’à mon grand damne, Dieu n’est pas omniprésent dans le récit. En effet, le scénario se découpe en deux chapitres. Si le premier s’intéresse à la création (jardin, Adam, Eve…) et donne la part belle à Dieu, le second s’attarde sur l’expulsion manu militari du Jardin d’Eden et l’exil sur Terre d’Adam et Eve. Là, affairés par la question de leurs ébats sexuels et de l’assouvissement de leurs besoins primaires (bien manger, bien dormir, bien s’amuser), ce temps burlesque du récit souffre réellement de lourdeurs. Certes, il fallait user de l’incrédulité et de la méconnaissance que les personnages ont de leur nouvel environnement… mais l’instrumentalisation de ces traits de personnalité est abusive à mon gout.
Ce pastiche n’est ni réellement irrespectueux, ni absurde. C’est une œuvre potache qui n’a suscité chez moi que peu d’intérêt.
J’invite quiconque passerait par ici à prendre connaissance de la chronique de Mitchul.
Les Toudébus
Livre 1/3
Triptyque en cours
Éditeur : Poivre & Sel
Collection : Romarin
Dessinateur / Scénariste : Jean-François CARITTE
Dépôt légal : février 2012
ISBN : 978-2-87547-003-4
Bulles bulles bulles…
éé
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