Lorsque j’évoque une nouvelle facette, elle a déjà était mise en place depuis quelques années mais à présent elle prend un caractère absolu du fait de la disparition totale des actants de cette guerre. Bien sûr, des témoignages existent encore (quelques uns) de personnes ayant vécu à cette époque, pouvant relater leur quotidien sans pour autant témoigner du cœur de l’action.
Mais la particularité du moment revient à ce que le souvenir d’un évènement de portée mondiale soit désormais totalement soumis aux médias (ainsi qu’à l’Histoire bien évidemment), c’est à dire qu’il s’agit (je pense) du premier fait historique majeur (dans sa portée) à trouver au delà de l’univers éducatif et historique sa persistance dans l’univers médiatique et télévisuel.
Il s’agit dès lors d’évoquer la potentialité d’un souvenir fondé à présent sur des seules manipulations d’objets médiatiques. Car auparavant, même si des traces manuscrites laissaient quelque chose, c’était le travail d’historiens qui faisait sens. Maintenant, avec le pouvoir indéniable de la vidéo et la chimère de réel qu’elle entraine avec elle, il s’agira de ne pas substituer l’objet historique à son unique représentation vidéo.
L’utiliser est un bénéfice incroyable mais exclusivement est d’un danger sans nom, puisqu’il est question d’une représentation donc d’une part de réalité prise à un instant donné dans des conditions spécifiques, mais qui en aucun cas ne peut être prise pour vérité absolue (dans ces images, où se trouvent les tenants et les aboutissants). Que je sois clair, je ne remets aucun fait historique en cause en disant cela, simplement je questionne sur un souvenir historique devenu médiatique (pour une part) et des possibles biais qu’il faut y apporter.
Maintenant que le dernier lien avec la réalité de l’évènement n’est plus, il faut simplement savoir prendre la distance suffisante avec les faits et les images pour perpétuer un souvenir fondé sur la diversité des sources et non l’unicité télévisuelle.
Pour finir, voici une série de quatre petites vidéos publiées par “Libélabo”, il s’agit d’un témoignage de Lazare Ponticelli à Johanna Sabroux effectué en 2005. Un élément de mémoire parmi tant d’autres.