Le livre a tenu Salon de nouveau cette année du vendredi 16 mars au lundi 19 mars à la Porte de Versailles.
Après la Scandinavie c’était cette fois Moscou la ville invitée et les lettres japonaises qui furent à l’honneur. Elles inspirèrent la très belle affiche de la manifestation, un oiseau s’envolant d’un livre ouvert.
Sans atteindre un nombre de visiteurs égal à celui que draine le Salon de l’agriculture malgré des résultats en progression, c’est tout de même un rendez-vous apprécié des lecteurs comme des auteurs. Il suffit de se glisser dans une file de dédicace pour mesurer la qualité des échanges entre les uns et les autres. Des lecteurs qui sont accueillis comme des amis la plupart du temps, surtout quand ils n’en sont pas à leur premier entretien avec l’écrivain dont ils lisent tous les romans.
Le Salon a commencé la veille de l’ouverture officielle avec la soirée d’inauguration. Les stands étaient bondés. De redoutables pique-assiettes parvenaient à se faufiler malgré la vigilance des services d’ordre. A partir de 22 heures des verres étaient abandonnés sans remords ici ou là, comme si leurs utilisateurs, pris de panique avaient du quitter le pavillon précipitamment. Mais la plus grande originalité c’est de se croire au-dessus des lois si j’en juge par le nombre de fumeurs qui clopaient à tire-larigot dans les allées sans aucun état d’âme. Nous n’avons plus l’habitude d’assister à de telles addictions.
La signalétique a progressé depuis la précédente édition et il était plus aisé de se repérer même si la foule était tellement compacte qu’il n’était pas commode de se déplacer. Je ne suis pas particulièrement friande de scoops. Je peux tout de même vous dire que le nouveau roman de Delphine Bertholon, Grâce, paraitra lui aussi chez Lattès, et sera en librairie en mai. Qu’il faudra attendre septembre pour le nouveau Winckler chez P.O.L. Mais que le dernier (et inédit) Pascal Garnier, Cartons, est déjà chez Zulma. Les éditions La Branche poursuivent la collection Vendredi 13 avec de nouveaux titres aussi prometteurs que les premiers. Le challenge est d'arriver à 13 romans, par 13 écrivains différents. Le chien de Don Quichotte de Pia Petersen est un des nouveautés.
C’est chez Grasset que Claire Castillon a publié son dernier roman, Les Merveilles, dont l’écriture a été déclenchée par la mort de son chien. Les Bulles, paru chez Fayard avaient fait l’objet d’une chronique en septembre 2010. Ce n’est pas une trahison : c’est la même tête pensante qui anime les deux maisons.
On reconnait avec philosophie chez Buchet-Chastel que Fabienne Jacob puisse passer chez Plon. Véronique Ovaldé publiera, elle, au Point. Milena Agus sort une nouveauté, chez Liana Lévi bien sur. Et, ce n'est pas un secret, le projet d’adaptation cinématographique de Nicole Garcia de Mal de pierres, son best-seller, demeure toujours d’actualité.Vous préféreriez peut-être plus croustillant. Je ne vais rien révéler ici, discrétion oblige, de mes discussions avec Véronique Ovaldé, Charles Berling, Xavier de Moulins, Gilles Paris, Nahalie Kuperman, Noëlle Chatelet, Jeanne Benameur ou Philippe Grimbert coté adultes, Frédéric Stehr, Michel Gay et coté littérature jeunesse. Les chroniques qui sont consacrées à leurs ouvrages parlent d’elles-mêmes.
Ambiance radicalement différente les autres jours même si la foule se bouscule pour faire signer des autographes à Mathias Malzieu , le chanteur de Dionysos, qui publie chez Flammarion Métamorphose en bord de ciel, et qui dédicace en voisin de Charles BerlingAujourd'hui maman est morte. L'acteur se prête avec bonne volonté aux séances photos de ses fans, venus spécialement avec une pile de photos sous le bras.
Plus loin cohue aussi pour Nicolas Canteloup, ou Anne Sinclair. A l’École des Loisirs la queue s’allongeait comme celle du marsupilami pour Claude Ponti dont on se demande s’il n’est pas davantage lu par les parents que par les enfants depuis quelques albums.
Mais le pompon en terme d’attroupement c’est encore un homme politique qui le provoque et j’ai eu de la chance de ne pas blessée par les poussées subites d’un service d’ordre agressif, plaquant les visiteurs contre des barrières pour laisser passer François Hollande. On ne peut plus visiter un Salon sans se trouver nez à nez.
J'ai découvert un nouveau concept, Ces livres qui changent la vie, fort judicieux, la bibliothérapie, consistant en quelque sorte à effectuer une prescription de lecture sur mesure après un entretien personnalisé pour cerner le profil littéraire. J'ai ainsi reçu le conseil de lire Une femme célèbre de Colombe Schneck, chez Stock.
Ma route a croisé les Causeuses qui œuvrent habituellement dans le métro pour murmurer avec leurs drôles de tuyaux des petites histoires poétiques liées à des objets dans les oreilles des voyageurs.
Le Salon met à l'honneur les métiers du livre et de l'édition. Des visiteurs admiratifs ne cessaient pas d'observer le travail des graveurs.
Je n’ai pas eu le loisir de venir plusieurs jours. Pour la première fois depuis quatre ans je n’ai pas eu d’accréditation presse cette année (restriction de l’agence qui gère le quota ? pression des journalistes à l’encontre des bloggeurs ? qui sait ?) alors que je n’ai jamais autant consacré de billets au monde du livre.
Un éditeur m’a pourtant rapporté qu’un récent sondage indiquait que dans 49 % des cas c’était la recommandation d’un bloggeur qui avait déterminé le choix de l’achat en librairie. Et puis, c'est un comble d'une certaine manière, mais je reçois toujours les communiqués de presse de la manifestation. C'est ainsi qu'on m'a informé que les auteurs et les éditeurs avaient lancé les bases d'un accord pour adapter le contrat d'édition à l'ère numérique.
On m'a aussi indiqué que 36 500 jeunes avaient fréquenté la manifestation, soit une hausse de plus de 30% témoignant de l'intérêt de cette génération pour la lecture.
Peut-être l'an prochain retrouverais-je mon badge "presse" ... Je suis revenue en tout cas avec de nouveaux titres à lire … et à chroniquer comme de bien entendu sous le label « millefeuille».