Voilà. Rachida Dati a décidé. Elle a tranché, elle sait, elle a compris, elle est la justice, et les juges ne sont que ses faire-valoir.
C'est en tout cas ce qu'il faut retenir de son intervention de ce matin sur France-Inter, au cours de laquelle elle a déclaré, s'il faut en croire le site tf1.fr, que le juge du tribunal de grande instance de Dijon ne pourra que "rejeter sa demande" (d'euthanasie, émise par Chantal Sébire).
Merci madame Dati, merci d'éclairer ainsi notre chemin, et d'être la conscience de notre pays. Merci d'indiquer aux juges ce qu'ils doivent décider, et ne pas décider. C'est ainsi que fonctionne la séparation des pouvoirs en France : l'Etat dispose, les juges se conforment. Ou pas. Car c'est dorénavant au Président du Tribunal de Grande Instance de Dijon de décider : se plier sans réfléchir à la suprême volonté de sa supérieure hiérarchique (c'est bien ainsi que Madame Dati perçoit son rôle, puisqu'elle dicte leur conduite aux juges), ou résister, être humain, penser avec son cerveau, et non pas uniquement avec son code pénal, et se faire muter dans une province éloignée. J'ai foi en la volonté d'indépendance de nos juges, j'ai (encore un tout petit peu) foi en la justice en ce pays. Mais...
Madame Sébire, je vous renouvelle mon plus profond respect pour les sentiments humains que vous ressentez, et inspirez. J'espère qu'il se trouvera, quelque part, un médecin étranger, puisque la France n'est pas prête, pour vous prescrire le penthotal qui vous libèrera de vos souffrances.