Paiement par carte simplifié pour les PME australiennes

Publié le 01 avril 2012 par Patriceb @cestpasmonidee
Depuis l'irruption de Square sur la scène américaine, le monde entier s'est rendu compte de l'existence d'un immense marché de petits commerçants, artisans et autres micro-entreprises qui attendent une solution pratique pour accepter les paiements par carte. En Australie, quand CommBank crée une application de paiement P2P (Kaching) visant aussi ce segment, sa concurrente NAB préfère lancer un service d'encaissement exclusivement à destination des PME.
Et cette nouvelle offre a d'abord le mérite d'une simplicité inégalée. Il s'agit en effet de la mise à disposition pour les commerçants d'une interface de paiement en ligne, accessible sur tout navigateur mobile, grâce à laquelle ils peuvent saisir les coordonnées des cartes de leurs clients et enregistrer ainsi un règlement en temps réel, comme ils le feraient sur un site de m-commerce. Les marchands n'auront donc besoin d'aucun équipement particulier tandis que la banque se contente de réutiliser ses services existants pour développer une nouvelle fonction. Tout le monde sort gagnant !
L'approche retenue n'est cependant pas sans poser des questions dont la plus critique pour le succès du service sera celle de son coût. Les transactions étant, techniquement, de type "CNP" ("Card Not Present") et susceptibles de taux de fraude importants, elles devraient être soumises à des frais plus élevés, qui risquent de refroidir les ardeurs des petits entrepreneurs. Plus anecdotique, surtout pour une utilisation épisodique, la saisie systématique des données de la carte n'offre pas un confort optimal...
Malgré ces inconvénients, l'initiative de NAB vaut d'être retenue, en particulier par son positionnement face aux solutions de paiements P2P qui se répandent dans les banques. Car si ces dernières ciblent prioritairement, dans la communication officielle, l'échange d'argent entre particuliers, ce besoin est beaucoup moins "pressant" (et certainement moins rentable) que celui du paiement de professionnels, qui est, et le fait est significatif, mis en avant par quelques acteurs.
Mais pour cet usage, le modèle d'envoi d'argent (push) des systèmes P2P semble moins pertinent que le processus d'encaissement habituel avec la carte (pull), dont le commerçant est l'initiateur, et que NAB réplique assez fidèlement avec son service.
La solution n'est donc probablement pas idéale mais, au vu de son coût marginal pour la banque, elle méritait bien une expérimentation pour évaluer l'intérêt des PME vis-à-vis d'une nouvelle proposition de valeur...