La série Mass Effect existe depuis maintenant quelques années. C’est fin 2007 que le jeu a vu le jour pour la première fois, sur Xbox 360. À l’origine du jeu, un studio réputé : Bioware. Si il est aussi reconnu, c’est parce qu’il est le père de Star Wars : Knights of the Old Republic, Baldur’s Gate, MDK2 ou encore de la licence Dragon Age. Des excellents titres qui ont marqué bien des joueurs. Deux ans après la sortie du second volet de Mass Effect, le studio revient avec un épisode sous forme de baroud d’honneur. Prenez vos affaires, chargez votre fusil, la guerre ne fait que de commencer…
» Galaxie en Préril à la recherche d’un Héros «
Mass Effect 3 est la suite directe du second épisode. Le titre fait juste abstraction de quelques éléments, le titre partant au quart de tour. Si vous avez eu l’occasion de faire la démo, sachez que la première mission proposée est le début de l’aventure. C’est donc sans pincettes que commence le jeu, l’invasion commençant moins de dix minutes après le lancement. Les fans apprécieront forcément, les géniteurs du titre étant partis du principe que les joueurs possédant Mass Effect 3 connaissent le passé de cet univers. Les néophytes voulant simplement essayer la série peuvent tout de même acheter ce troisième volet, même si la logique voudrait (les deux autres sont tout aussi bons) qu’ils débutent par le premier épisode. Petit problème pour les possesseurs de Playstation 3, la série est née sur Xbox 360 et PC. On peut certes retrouver le second volet sur la console, mais encore une fois, le mieux reste de partir du début. Pour imager un peu la chose, c’est comme commencer Le Seigneur des Anneaux par Le Retour du Roi… tout est déjà en place, c’est d’ailleurs pour cette raison, on imagine, que le développeur a décidé de ne pas faire de prologue. Heureusement, l’univers du jeu est très amplement détaillé dans un codex (une sorte d’encyclopédie) accessible via le menu pause. Autre précision importante, notamment pour ceux qui hésitent à faire l’aventure depuis le début sur PC ou Xbox 360, les sauvegardes sont exportables d’un épisode à un autre. Votre personnage poursuit donc son aventure, sans coupures. Mass Effect 3 utilise bien sûr ce système. Un argument de poids pour inciter les petits nouveaux à découvrir comment la galaxie a pu en arriver là.
Pour revenir sur le scénario en lui même, celui-ci est aussi digne que ses prédécesseurs. L’aventure est extrêmement bien écrite, les dialogues font mouches la plupart du temps (Shepard sortant parfois des phrases un peu clichés, ce qui peut s’avérer frustrant dans certaines situations où on aurait aimé un plus de répondant) et les missions ne sont jamais vaines. On a toujours l’impression de faire quelque chose, de contribuer à la progression d’une cause, qu’elle soit d’ordre personnel ou professionnel. Le système de dialogue n’y est évidemment pas pour rien. Présent depuis le début de la série, ce système permet aux joueurs de décider ce que va répondre Shepard. Globalement, il y a trois catégories de réponses possibles : positive, neutre et négative. Pour choisir, il suffit de pousser le joystick vers la réponse désirée dans le menu radial. Petite exclusivité Xbox 360, il est possible de répondre avec la caméra de Microsoft, Kinect, en lisant la phrase voulue. Une bonne façon d’être totalement immergé dans le jeu. Si vous n’avez pas la caméra, ne vous en faîtes pas, c’est totalement optionnel.
L’union fait la force
Le système de dialogue n’est lui, pas vraiment optionnel. Le coeur même de l’aventure réside en lui pour tout dire. Les choix que vous allez faire tout au long du jeu seront décisifs. Vous devrez ainsi décider qui rejoindra votre alliance, il faudra alors vous montrer diplomate, sans pour autant vous faire écraser les pieds. Le but de votre voyage est de chercher aux quatre coins de la galaxie des soldats, des politiciens, de l’aide pour combattre l’envahisseur. Seulement, rien n’est gratuit, même en temps de guerre. Certaines mains s’offriront à vous difficilement, il vous faudra braver bien des dangers pour réussir à créer votre armée. Pour venir à bout du jeu, il vous faudra une bonne vingtaine d’heures… et ce sans compter les missions alternatives ! Rares sont les jeux où les quêtes optionnelles sont intéressantes, Mass Effect 3 ne met rien de côté, pas même les missions secondaires ! On apprend bien des informations avec ces petites missions et surtout on continue d’agrandir nos rangs.
En ce qui concerne le gameplay du jeu, pas de réelle surprise, c’est pratiquement le même que celui du deux, à quelques exceptions près. Le changement qui a été opéré entre le premier et le deuxième épisode semble avoir été déterminant. Pour rappel, le jeu d’origine était plus lent que l’actuel, l’interface était plus complète et l’action moins prononcée. Le second épisode a popularisé la série grâce, notamment, à son gameplay simplifié, son action mieux rythmée et son inventaire simplifié. Cette transformation continue avec ce volet qui apporte des petites pierres à l’édifice : Shepard est plus agile qu’auparavant, il peut désormais faire des roulades pour esquiver des attaques et sauter. Petit problème, la touche pour faire ces actions est la même… enfin, rajoutons qu’il est possible de se mettre également à couvert avec cette fameuse touche (un véritable couteau suisse !). Ce n’est pas foncièrement gênant, mais on aurait aimé une meilleure utilisation de la manette. La simplification n’a pas que du bon puisque dans certaines situations ont galère un peu à faire ce que l’on veut. Cette nouvelle agilité permet à notre héros d’être plus à l’aise au corps à corps, ce qui s’avère pratique lorsque qu’un adversaire est près.
Mass Effect 3 débride un peu plus l’action, les combats étant nombreux, mais n’allez pas croire que c’est en vain : il y a bien une logique derrière tout ça. Cet épisode est celui de la guerre, l’envahisseur a un pied à terre un peu partout dans la galaxie, il vous faut combattre pour aller chercher de l’aide au coeur de l’action. Cela déplaira peut être aux puristes… quoi que ! Ce dernier épisode renoue en quelque sorte avec le passé en réintégrant les mods d’armes. En deux mots, ce sont des améliorations qui permettent de customiser vos armes. Vos balles ne transpercent pas les gilets pare-balles ? L’ajout d’un simple mod peut vous permettre de régler ce petit soucis. Attention cependant, les armes que vous portez ont un poids ! Plus votre attirail pèse lourd, moins Shepard sera performant au combat. En parlant de performance, dans ce volet il est toujours question de gagner des niveaux et de répartir les points dans un arbre de compétence. Vos compagnons gagneront également des niveaux. Sur le terrain, il est possible de donner des ordres. Vous l’aurez compris, même si Bioware a un peu succombé à l’appel de la simplification, il n’a pas oublié pour autant les fans de la licence. Le dosage est plutôt bon dans l’ensemble !
L’espace, c’est classe (Capital Sympathique -1)
Mass Effect 3 semble utiliser le même moteur graphique que celui du précédent épisode et pourtant le résultat est à la hauteur d’un titre attendu en 2012. Le rendu, bien que pas exempt de défaut, flatte l’oeil. Les effets de lumières sont à tomber par terre, les animations sont fluides et les décors sont vivants. On se surprend parfois à rester médusé devant cette fin du monde diablement bien réalisée. Les machines dévorent le monde, en arrière plan, avec leurs rayons qui rappellent ceux que l’on peut voir dans le film La Guerre des Mondes de Spielberg. On sent un certain souci du détail, même en ce qui concerne la bande-son qui elle, fait un sans faute. Pour conclure en beauté, Bioware a engagé un compositeur de renom pour composer la musique du jeu, Clint Mansell (Black Swan, Requiem for a Dream). Les musiques sont magnifiques et collent parfaitement à l’univers du jeu. De plus, pour les aficionados de la langue de Shakespeare, il est possible d’entendre les personnages aussi bien en français qu’en anglais sous-titré. Une initiative plus que louable de la part du studio Canadien. Un quasi sans-faute technique.
Conclusion : 9/10
Mass Effect 3 conclut avec brio la trilogie de Bioware. L’ultime volet propose une aventure maîtrisée à la mise en scène spectaculaire qui essaye, tout en gardant son gameplay orienté action issu du précédent épisode, de renouer un peu avec la genèse de la série. Cohérent, ce dernier épisode ne prend pas de risques et se contente de reprendre ce qui a fait le succès de la série. Une sorte de pot-pourri où rien n’est pourri (à quelques petits défauts près). Inutile de conseiller ce jeu, son achat semble tout simplement incontournable. La boucle est bouclée ! Merci Bioware.