Cette semaine deux articles de l'Humanité ont retenu notre attention tant ils synthétisent quasiment toute la problématique du travail dominical.
Le 1er article, Bricolage : la spirale des dérogations continue, rapporte que le ministre du travail a eu des mots réconfortants pour le patron de l'enseigne Bricorama qui avait été condamné à ne plus ouvrir le dimanche sous peine d'une astreinte de 30.000 euros par infraction :
« répondre à la demande des consommateurs » et favoriser « le développement pour ces enseignes au bénéfice de l’emploi »
Au-delà des arguments néolibéraux du sinistre Xavier Bertrand, chacun appréciera la constance idéologique et la perspicacité de la droite qui souhaite légaliser des pratiques patronales délinquantes, dans le droit fil de la dernière loi qui légalisa l'ouverture du centre commercial de Plan-de-Provence se situant sur la circonscription du député Maillé.
Le 2d article, À Gueugnon, ni leurs vies ni leurs dimanches ne sont Auchan, s'intéresse aux salariés que nous avions surnommé les résistants au travail dominical.
Les faits sont assez classiques : décision du patron d'ouvrir le dimanche matin les portes de l'hypermarché sans consulter les salariés, ni prévoir des compensations en termes de repos ou de salaire :
« Le patron veut gagner plus d’argent mais nous, on n’a rien à y gagner. (...) Le dimanche, c’est fait pour voir les enfants, pour la vie sportive, la vie culturelle, les repas de famille. (...) Avant on ouvrait de 9 heures à 19 heures, puis on est passé à 8 h 30-20 h 30, puis le dimanche, ça va toujours plus loin, c’est aberrant »
Aussi, les salariés qui avaient déjà fait des concessions en semaine, réagissent en créant une section syndicale CGT. Au référendum qu'ils organisent eux-mêmes, 73 % d'entre-eux se prononcent contre le travail dominical. Depuis, ils manifestent devant l'entrée de leur hypermarché tous les dimanches.
A suivre... en espérant bientôt qu'une majorité de gauche, c'est-à-dire du Front de gauche, mettra fin au travail dominical !