La Valse lente des tortues de Katherine Pancol

Par Grandlivredumois

"C'est la vie tout simplement, et la vie est un roman incroyable."
Après le formidable succès des Yeux jaunes des crocodiles, nous retrouvons comme de vieux amis les personnages auxquels Katherine Pancol a insufflé une vitalité trépidante.

Joséphine, romancière désormais célèbre, qui n'a rien perdu de sa modestie et de sa gentillesse. Sa fille aînée Hortense, qui démarre très fort dans l'univers de la mode londonienne. Sa cadette Zoé, si attachante au sortir de l'enfance. Sa soeur Iris, championne toutes catégories de l'imposture et du mensonge. Son beau-frère Philippe, si séduisant... Sans oublier un tueur en série qui sème la terreur dans le XVIe arrondissement. Ce livre tendre et drôle est un remède garanti contre la morosité !

Rencontre

Est-ce particulièrement difficile d'écrire la suite d'un roman qui a connu un grand succès ?
Katherine Pancol
: Non. Je n'ai ressenti aucune pression si ce n'est celle de mes personnages qui, eux, réclamaient une suite ! Ils voulaient continuer à vivre et refusaient de disparaître ! Il devint très vite évident que je ne pouvais pas les quitter. Je m'étais attachée à eux. Ils faisaient partie de ma vie. A tel point qu'un jour où je me rendais à l’école de mon fils, j’ai essayé de me souvenir du nom de son professeur de français et le seul nom qui me venait à l’esprit était celui du professeur de Zoé ! Impossible de revenir dans la "vraie" vie !

Pour créer une telle galerie de personnages, vous inspirez-vous de gens que vous connaissez ?
Katherine Pancol
: Je m’inspire de tout. De ma vie, de celle de mes amis, d'histoires que je lis dans les journaux, que j'entends en laissant traîner l'oreille, d’inconnus dans le métro, de mères et d’enfants à la caisse d’un grand magasin, d’une réflexion livrée par un lecteur sur mon site Internet... Je ramasse des miettes de vie, je les pétris et "monte" un personnage. Comme un artisan. Le gros travail, avant l’écriture, est le travail de construction des personnages. Il se fait inconsciemment. Au bout d’un long moment de gestation, un personnage naît. Il ne provient pas d’une personne réelle (ce serait un frein à l’imaginaire, je pense), mais plutôt d’une collection de détails amassés. Le personnage est comme un aimant qui attire les éclats de la vie. Quand l’aimant est recouvert de limaille, le personnage s’incarne et se met à vivre.

Les formes de l'amour ont drôlement changé depuis une trentaine d'années, non ?
Katherine Pancol
: Mes livres parlent d’aujourd'hui. De la formidable métamorphose de notre monde qui change si vite qu’on le regarde, ébahi. Ces dernières années, la vitesse s’est accélérée à en devenir tourbillon. J’ai envie de plonger, avec mes mots, dans cette matière en fusion et d’en extraire des histoires.

On est frappé par le rythme endiablé de ce gros roman. Est-ce la raison pour laquelle vous l'avez construit autour d'une intrigue policière ?
Katherine Pancol
: Non. Les Yeux jaunes des crocodiles était déjà un roman endiablé. Et il n’y avait pas de meurtrier qui rôdait ! C’est la vie tout simplement et la vie est un roman incroyable. Les lecteurs et lectrices se sont identifiés aux personnages des Crocodiles. Ils y ont retrouvé leurs interrogations, leurs angoisses, leurs rires, leurs chagrins, leurs émotions. J’ai la chance de ne faire que ça : écrire, observer, raconter. J’ai tout mon temps pour me poster sur le bord du chemin et retranscrire les histoires que je vois défiler. J’aime raconter des histoires. J’aime Balzac, Dickens, Alexandre Dumas, Zola, les romanciers anglo-saxons qui trempent leur plume dans l’observation du monde. J’aime mélanger l’introspection et le mouvement. La trame narrative d'un roman doit venir de l’intérieur des personnages et ne pas être plaquée de l’extérieur...