"Measures" (Justified - 3.11)

Publié le 31 mars 2012 par Shoone

Justified: 3.11 Measures



Alors que la guerre des gangs d'Harlan battait déjà son plein dernièrement, voilà que débarquent quelques nouveaux joueurs dans la partie qui pourraient bien faire du dernier round un vrai feu d'artifices. Enfin, je dis nouveaux joueurs, mais au fond on les connaît déjà plus ou moins et il s'agit surtout de donner de nouvelles orientations aux conflits et une nouvelle configuration des divers camps. C'est là que Justified a tout bon. Elle ne perd pas de temps à nous sortir de nouveaux bad-guys d'un chapeau à l'apporche du dernier acte et relance très bien le récit avec ce qu'elle a déjà. Il y a donc d'abord l'arrivée des hommes de Detroit, venus s'occuper du bazar de Quarles, qui change la donne. Pas bien intéressants en eux-mêmes, si ce n'est pour un peu d'action et des confrontations toujours jubilatoires avec Raylan, ils servent surtout à introduire le fameux Theo Thonin, big boss de Quarles, qui ne pouvait être incarné que par une guest star de luxe comme Adam Arkin vu le prestige du personnage. Le tout marque la fin du soutien dont bénéficiait Quarles de la part de son gang et le laisse toujours plus isolé. Dans le même temps, on trouve là la parfaite occasion pour opérer un virage avec le personnage de Wynn Duffy qui prend sacrément en galon en faisant affaire avec Detroit. La trahison est on ne peut mieux amenée, surtout après les récents épisodes où on sentait bien Duffy de plus en plus mal à l'aise aux côtés de Quarles, grâce à un superbe travail de Jere Burns. Devant tout ce grabuge, Raylan et Art n'ont pas un rôle extrêmement important, si ce n'est récupérer les sbires de Thonin, mais ce n'est pas bien un problème tant j'ai adoré leur duo. Les auteurs ont bien fait de saisir l'opportunité de la traque de Quarles pour les associer plus longtemps que d'habitude, garantissant à l'épisode une bonne dose d'humour grâce aux bourdes de Raylan et aux savoureux sarcasmes d'Art.

L'autre nouvel arrivant dans la bataille, c'est bien sûr Dickie, qui repart en quête de son argent volé par Limehouse. Ce retour me réjouit particulièrement, non seulemement parce que Dickie contribue au quota d'humour de l'épisode - rien que sa coiffure étant un élément comique - mais aussi parce qu'il fait enfin bouger les choses dans le camp de Limehouse. Enfin, peut-être pas encore Limehouse lui-même mais son homme de main, Errol, qui semble prêt à trahir le vieux black. Sachant qu'il avait déjà été à l'origines d'initiatives non approuvées, cela fait sens. Le plus intéressant néanmoins dans ce twist, c'est le plan que suggère Errol à Dickie pour s'en prendre à Limehouse, à savoir une alliance (de plus) avec Boyd. Un joli coup, la série nous prenant là bien à contre-pied. Alors que se profilait une opposition entre eux, cette bande de malfrats va devoir travailler ensemble. Vu les contentieux existants entre eux, le cocktail s'annonce explosif. A noter au passage que les pérégrinations de Dickie ont aussi le mérite d'offrir au duo Rachel/Tim, assigné à la surveillance du truand, des moments savoureusement badass. Pour une fois fois qu'ils sont bien exploités, ça mérite d'être signalé.

Quarles de son côté, se retrouve donc trahi de toutes parts. Que ce soit son patron de Detroit, Wynn Duffy ou le shérif Napier sous la pression de Boyd, tout le monde se retourne contre lui. Même Limehouse refuse de le protéger. ça pourrait faire beaucoup pour un seul homme mais dans le cas de Quarles, ça ne me choque pas, c'est un homme bien particulier qui a les épaules et les ressources pour y faire face. L'isolement l'acculant davantage, l'amène par ailleurs à se montrer encore plus déchaîné et agressif, en témoigne son attaque des dealers de Boyd. Paradoxalement, ainsi, alors que le personnage est dans une fâcheuse posture, il se montre d'autant plus intimidant et gagne en envergure. La perfromance de McDonough n'y est pas pour rien, j'imagine. Bien sûr, cela ne le met pas à l'abri d'un faux pas et Boyd finit par reprendre la main en capturant le malfrat albinos. Boyd se voit par conséquent garantir une alliance supplémentaire avec Duffy, devenant clairement l'homme de pouvoir à Harlan. Son ascension apparaît toujours très soignée, pas prête de s'arrêter. Ce qui me pousse à me demander si la saison se finira vraiment en laissant Boyd en grand manitou d'Harlan... ou si tout s'effondrera pour lui. La première option serait la plus intéressante, Boyd ayant déjà connu la chute d'un empire.


En conclusion, un épisode qui sert surtout à installer les nouveaux enjeux et dynamiques de personnages pour le grand final, mais qui n'en n'est pas moins brillant. Il trouve toujours le bon équilibre entre légèreté et intensité et réussit à surprendre avec certains personnages dont on pouvait penser le destin tout tracé. Mais surtout, il opère une habile dernière redistribution des cartes, très très prometteuse.