Cela fait presque deux mois et demi que fumer est complètement interdit dans les bars, restaurants et clubs, et que cette interdiction est plutôt bien respectée. Il n’y a qu’au Rex que j’ai aperçu quelques jeunes cons qui fumaient quelques cigarettes sur la piste en fin de soirée.
Autour de moi, tout le monde, même les fumeurs, est très content de ne plus sentir d’odeurs de tabac ou de fumée au restaurant. Dans les bars, pour les fumeurs, c’est un peu plus discutable, puisqu’il n’est parfois pas autorisé de sortir dans la rue avec son verre, que le soir il ne faut pas faire de bruit dans la rue pour ne pas gêner les voisins. Pollution et désagréments sonores remplacés par des nuisances olfactives, je ne sais pas ce qui est pire… Et pour ne rien arranger, dans certains endroits le vestiaire est obligatoire. Dans les espaces à forte densité, de nouvelles odeurs, corporelles, pas forcément plus agréables que le tabac, surgissent. On se dit finalement que le cliché du français moyen assez sale, qui ne se lave pas très souvent, circulant à l’étranger est, hélas, souvent fondé! Ces problèmes d’hygiène (des clients, sales, et des gérants de salles avec des équipements d’aération insuffisants) seront-ils résolus? C’est désagréable et les gens sensibles iront sans doute ailleurs.
Pendant longtemps, j’étais un des rares non fumeurs au milieu de bandes de fumeurs, je ne suis jamais devenu fumeur social, par contre j’ai été fumeur passif social, puisque j’accompagnai mes amis et partageai leur fumée. À présent, s’il fait froid dehors, je les attends au chaud à l’intérieur et je remplace le côté “convivial” de la pause clope comme je peux. S’il reste des non fumeurs dans mon groupe, tant mieux, sinon il peut m’arriver de discuter avec des personnes dans la même situation, des non fumeurs dont les amis fumeurs sont sortis. J’imagine que ça doit être la même chose pour le fumeurs qui se retrouvent à l’extérieur…
Les restaurateurs et propriétaires de bars se sont plaints d’une baisse de fréquentation et de leurs chiffres d’affaires… Nous sommes en France, tout le monde se plaint et se lamente, dans l’espoir d’obtenir une énième subvention. Il y a apparemment eu baisse de fréquentation dans les établissements en zone rurale ou dans des endroits où rien n’avait été fait. C’est dommage pour eux, mais ils avaient pourtant du temps et la possibilité de s’adapter.
Quelques endroits ont fait des travaux plus ou moins lourds pour améliorer l’aération ou les conditions d’accueil des fumeurs : terrasses chauffées, ouverture d’un pan de mur sur une petite salle… Il y a parfois eu inversion de l’usage de certaines salles : à l’époque où l’on pouvait fumer partout, les non fumeurs se rabattaient souvent sur l’extérieur, où l’air circulait mieux, à présent c’est l’inverse. J’espère qu’en été les terrasses ne seront pas enfumées et que cela sera aussi agréable qu’avant pour un non fumeur…
Pour avoir passé un week end à Madrid, je dois dire que je ne suis pas fan de leur version de la loi anti-tabac qui “respecterait la liberté” (dernier paragraphe de l’interview de Cammas, décidément très candide!). En gros, cela n’a pas changé grand chose : la plupart des bars populaires sont restés fumeurs et puent toujours autant qu’avant. Même après un court passage on en ressort en ayant les vêtements et les cheveux imbibés de cette mauvaise odeur que l’on croyait disparue à jamais. En Espagne, les fumeurs ne respectent toujours pas les non fumeurs.
Franchement, je me félicite encore de l’interdiction totale de fumer dans les endroits publics en France. Mes prochaines sorties au Liban risquent d’être un peu pénibles, mais ne désespérons pas : même les vols MEA sont complètement non fumeurs maintenant. C’est juste une question de temps, de patience, ça viendra!